Identité nationale : la presse mondiale raille "la mauvaise idée de Sarkozy"
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Identité nationale : la presse mondiale raille "la mauvaise idée de Sarkozy"
Des "charges xénophobes" et une "cacophonie d'accusations énervées". Comme de nombreux titres de la presse internationale, le Los Angeles Times est allé assister à un débat sur l'identité nationale dans une préfecture. Et la correspondante du journal en est ressortie perplexe : "Pour être Français, il faut avoir du sang français", clame ainsi un des participants dans une ambiance de tension, raconte-t-elle.
Une situation qui n'a pas échappé au Washington Post qui titre : "la tension grandit autour des musulmans de France alors que le pays débat sur son identité nationale". Le quotidien américain, qui rebaptise par mégarde l'UMP en Union pour un mouvement patriotique, est allé à Castres rencontrer des musulmans de France au lendemain de la profanation de leur mosquée. Et le journal s'inquiète de "signaux" montrant une France de plus en plus "mal à l'aise avec ses 5 millions de musulmans".
Charles Bremner, éditorialiste au Times de Londres, reprend à son compte le titre sans équivoque de Marianne sur Eric Besson : "L'homme le plus haï de France". Et de recenser la liste des petits noms dont le ministre s'est vu affublé, de Judas à Pierre Laval. "Pour les médias et les intellectuels de gauche, Besson est la parfaite figure de l'idiot flagorneur d'une comédie de Molière." Un rôle qu'il peut continuer à endosser, estime le magazine Time, puisqu'il a toujours le soutien de Nicolas Sarkozy.
UN RISQUE POUR LA DROITE
"Alors que ce débat apparaît douloureux pour la France, il ressemble bien à de l'autoflagellation", avance le NRC Handelsblad. Le journal néerlandais fait remonter les origines de ce débat à la présidentielle de 2002 et rappelle qu'à l'élection suivante, le candidat Nicolas Sarkozy avait promis de s'attaquer à la question pour ne pas la laisser au seul Front national.
Mais ce débat pourrait bien nuire à la droite plus qu'elle ne lui profite, font remarquer certains observateurs internationaux. L'argentin Pagina 12 titre sur "la mauvaise idée de Sarkozy" et présente le chef de l'Etat français comme un chef d'orchestre ayant bien du mal à jouer autre chose que la cacophonie. Pour El País, le débat "court le risque de s'envenimer un peu plus chaque jour et de se transformer en boomerang contre celui qui l'a lancé".
DES PARTENAIRES EXCÉDÉS
Souvent, les réactions de la presse internationale relèvent de la déception à l'égard de la France. Ainsi le Malaysian Insider, qui établit un lien direct entre le débat sur l'identité nationale et le débat sur la burqa, joue la pédagogie avec ses lecteurs, en majorité musulmans. Il explique que l'Europe connaît depuis longtemps des lois régissant les religions, "mais jusqu'ici ces mesures s'attaquaient à des points bien précis et à des problèmes existants, alors que la nouvelle fournée de mesures européennes est basée sur des mythes". L'écrivain Iman Kurdi dans le journal émirati Khaleej Times estime que l'identité nationale française est peut-être mise en péril, mais plus "par les Starbucks et McDonald's" qui fleurissent à Paris, que par les jeunes musulmans.
Même dépit du côté des journaux africains francophones. "Le racisme s'invite dans le débat officiel", avance le portail panafricain Afrik.com. Et de citer un florilège de contributions au site officiel du grand débat. Barka Ba, le rédacteur en chef du quotidien sénégalais Kotch s'est emporté après les propos de Nadine Morano sur les "jeunes musulmans". "Il y a quelques années, l'auteur de tels propos aurait immédiatement été obligé de rendre son tablier", écrit-il dans un édito repris par le journaliste Pierre Cherruau sur son blog.
Enfin, Modou Mamoune Faye feind de s'étonner dans le journal sénégalais Le Soleil : "En France où il existe un ministère de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, certains politiques ne semblent pas avoir pris conscience de la marche irréversible de l'humanité vers un monde où les cultures, les peuples et les nations vont de plus en plus s'imbriquer, se mélanger et se métisser."
Une situation qui n'a pas échappé au Washington Post qui titre : "la tension grandit autour des musulmans de France alors que le pays débat sur son identité nationale". Le quotidien américain, qui rebaptise par mégarde l'UMP en Union pour un mouvement patriotique, est allé à Castres rencontrer des musulmans de France au lendemain de la profanation de leur mosquée. Et le journal s'inquiète de "signaux" montrant une France de plus en plus "mal à l'aise avec ses 5 millions de musulmans".
Charles Bremner, éditorialiste au Times de Londres, reprend à son compte le titre sans équivoque de Marianne sur Eric Besson : "L'homme le plus haï de France". Et de recenser la liste des petits noms dont le ministre s'est vu affublé, de Judas à Pierre Laval. "Pour les médias et les intellectuels de gauche, Besson est la parfaite figure de l'idiot flagorneur d'une comédie de Molière." Un rôle qu'il peut continuer à endosser, estime le magazine Time, puisqu'il a toujours le soutien de Nicolas Sarkozy.
UN RISQUE POUR LA DROITE
"Alors que ce débat apparaît douloureux pour la France, il ressemble bien à de l'autoflagellation", avance le NRC Handelsblad. Le journal néerlandais fait remonter les origines de ce débat à la présidentielle de 2002 et rappelle qu'à l'élection suivante, le candidat Nicolas Sarkozy avait promis de s'attaquer à la question pour ne pas la laisser au seul Front national.
Mais ce débat pourrait bien nuire à la droite plus qu'elle ne lui profite, font remarquer certains observateurs internationaux. L'argentin Pagina 12 titre sur "la mauvaise idée de Sarkozy" et présente le chef de l'Etat français comme un chef d'orchestre ayant bien du mal à jouer autre chose que la cacophonie. Pour El País, le débat "court le risque de s'envenimer un peu plus chaque jour et de se transformer en boomerang contre celui qui l'a lancé".
DES PARTENAIRES EXCÉDÉS
Souvent, les réactions de la presse internationale relèvent de la déception à l'égard de la France. Ainsi le Malaysian Insider, qui établit un lien direct entre le débat sur l'identité nationale et le débat sur la burqa, joue la pédagogie avec ses lecteurs, en majorité musulmans. Il explique que l'Europe connaît depuis longtemps des lois régissant les religions, "mais jusqu'ici ces mesures s'attaquaient à des points bien précis et à des problèmes existants, alors que la nouvelle fournée de mesures européennes est basée sur des mythes". L'écrivain Iman Kurdi dans le journal émirati Khaleej Times estime que l'identité nationale française est peut-être mise en péril, mais plus "par les Starbucks et McDonald's" qui fleurissent à Paris, que par les jeunes musulmans.
Même dépit du côté des journaux africains francophones. "Le racisme s'invite dans le débat officiel", avance le portail panafricain Afrik.com. Et de citer un florilège de contributions au site officiel du grand débat. Barka Ba, le rédacteur en chef du quotidien sénégalais Kotch s'est emporté après les propos de Nadine Morano sur les "jeunes musulmans". "Il y a quelques années, l'auteur de tels propos aurait immédiatement été obligé de rendre son tablier", écrit-il dans un édito repris par le journaliste Pierre Cherruau sur son blog.
Enfin, Modou Mamoune Faye feind de s'étonner dans le journal sénégalais Le Soleil : "En France où il existe un ministère de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, certains politiques ne semblent pas avoir pris conscience de la marche irréversible de l'humanité vers un monde où les cultures, les peuples et les nations vont de plus en plus s'imbriquer, se mélanger et se métisser."
Antonin Sabot
Lemonde.fr
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