Moins de maladies nosocomiales en France
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Moins de maladies nosocomiales en France
Si des progrès ont été faits, il reste du chemin pour rattraper les pays du Nord.
Une étude menée dans les hôpitaux de l'Assistance publique par des chercheurs français montre une baisse des staphylocoques dorés multirésistants à la méthicilline (SARM) de 35 % entre 1993 et 2007. Leurs résultats sont publiés dans l'une des publications du prestigieux Journal of the American Medical Association (Jama), les Archives of Internal Medicine.
Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard mais la conséquence d'une prise de conscience. L'histoire commence le plus simplement du monde. En 1992, une équipe de réanimateurs et de biologistes français assiste en Californie au congrès annuel sur les antibiotiques. Un Allemand présente un poster montrant les cas de SARM dans les hôpitaux européens. Le constat est édifiant : si les pays du Nord comme le Danemark en comptent moins de 1 % dans leurs hôpitaux, l'Italie, l'Espagne et la France en recensent autour de 30 % ! «Nous nous sommes dit que ce n'était plus possible, explique le Pr Vincent Jarlier, de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, auteur de l'article. À peine rentrés à Paris, nous avons monté un programme. Nous avons tout de suite compris que les différences entre les pays du Nord et les pays latins n'étaient pas liées au hasard ou à la loi de la nature, comme on le croyait trop souvent à l'époque, mais bien à des questions d'hygiène.» L'année suivante, cette équipe de réanimateurs et de biologistes met en place, dans les 38 hôpitaux de l'Assistance publique, des mesures visant à réduire la transmission croisée (par les mains et le matériel via le personnel soignant).
Priorité est donnée à l'hygiène pour que ce type de transmission soit réduit au minimum. Mais, au début, les soignants se montrent réticents à utiliser le gel hydroalcoolique. C'est seulement à partir des années 2000 que l'usage du gel se généralise. «C'est un produit qui ne nettoie pas les mains, explique Vincent Jarlier. Il faut l'utiliser uniquement sur des mains propres, une fois qu'elles ont été contaminées.» Des mains sales sont des mains qui ont nettoyé un malade incontinent par exemple, alors que des mains contaminées peuvent être propres mais avoir touché un malade ou lui avoir tendu un téléphone. Par ailleurs, si les mains sont sales et que l'on utilise du gel hydroalcoolique, elles resteront sales car les saletés inhibent les propriétés antiseptiques de l'alcool.
Vincent Jarlier explique que ce produit a simplifié le quotidien du personnel soignant qui l'utilise après avoir refait un lit, servi à boire à un malade. Aujourd'hui, la majorité des soignants ont un flacon de gel dans la poche et des distributeurs sont disponibles un peu partout dans les hôpitaux.
Le protocole assure également, à partir de prélèvements de routine, une identification des malades porteurs du germe. Le personnel décide ensuite de les placer dans des chambres, seuls, ou de les regrouper entre porteurs de germe. L'accent est particulièrement mis sur les services de réanimation, par définition plus enclins que les autres en raison des nombreuses manipulations qui y sont faites. Les malades subissent des prélèvements dans le nez pour dépister le germe. Résultat : entre 1993 et 2007, le nombre de SARM a chuté globalement de 60 % en réanimation, la baisse a atteint 60 % en chirurgie 50 % et en médecine générale, 40 %. «Aujourd'hui, nous sommes encore loin des résultats des pays du Nord, nuance Vincent Jarlier, nous avons encore besoin de vingt ans de travail pour atteindre leur niveau.» La France recense 50 000 cas de staphylocoques par an.
Les mesures d'hygiène sont nécessaires mais loin d'être suffisantes. Si la question des antibiotiques n'est pas abordée de front, l'épidémie de SARM ne pourra pas être éradiquée car les germes seront de plus en plus résistants. «Les antibiotiques constituent un bien collectif très précieux. D'autant plus que l'industrie pharmaceutique n'apportera rien de nouveau dans les dix prochaines années pour lutter contre les germes», relève le spécialiste. En trois ans, la consommation d'antibiotiques a malgré tout baissé de 20 %. «Il y a encore beaucoup de travail pour habituer les médecins hospitaliers à renoncer à une classe de médicaments qu'ils trouvent merveilleux», conclut le Pr Jarlier.
Lefigaro.fr
Une étude menée dans les hôpitaux de l'Assistance publique par des chercheurs français montre une baisse des staphylocoques dorés multirésistants à la méthicilline (SARM) de 35 % entre 1993 et 2007. Leurs résultats sont publiés dans l'une des publications du prestigieux Journal of the American Medical Association (Jama), les Archives of Internal Medicine.
Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard mais la conséquence d'une prise de conscience. L'histoire commence le plus simplement du monde. En 1992, une équipe de réanimateurs et de biologistes français assiste en Californie au congrès annuel sur les antibiotiques. Un Allemand présente un poster montrant les cas de SARM dans les hôpitaux européens. Le constat est édifiant : si les pays du Nord comme le Danemark en comptent moins de 1 % dans leurs hôpitaux, l'Italie, l'Espagne et la France en recensent autour de 30 % ! «Nous nous sommes dit que ce n'était plus possible, explique le Pr Vincent Jarlier, de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, auteur de l'article. À peine rentrés à Paris, nous avons monté un programme. Nous avons tout de suite compris que les différences entre les pays du Nord et les pays latins n'étaient pas liées au hasard ou à la loi de la nature, comme on le croyait trop souvent à l'époque, mais bien à des questions d'hygiène.» L'année suivante, cette équipe de réanimateurs et de biologistes met en place, dans les 38 hôpitaux de l'Assistance publique, des mesures visant à réduire la transmission croisée (par les mains et le matériel via le personnel soignant).
Priorité est donnée à l'hygiène pour que ce type de transmission soit réduit au minimum. Mais, au début, les soignants se montrent réticents à utiliser le gel hydroalcoolique. C'est seulement à partir des années 2000 que l'usage du gel se généralise. «C'est un produit qui ne nettoie pas les mains, explique Vincent Jarlier. Il faut l'utiliser uniquement sur des mains propres, une fois qu'elles ont été contaminées.» Des mains sales sont des mains qui ont nettoyé un malade incontinent par exemple, alors que des mains contaminées peuvent être propres mais avoir touché un malade ou lui avoir tendu un téléphone. Par ailleurs, si les mains sont sales et que l'on utilise du gel hydroalcoolique, elles resteront sales car les saletés inhibent les propriétés antiseptiques de l'alcool.
Vincent Jarlier explique que ce produit a simplifié le quotidien du personnel soignant qui l'utilise après avoir refait un lit, servi à boire à un malade. Aujourd'hui, la majorité des soignants ont un flacon de gel dans la poche et des distributeurs sont disponibles un peu partout dans les hôpitaux.
Le protocole assure également, à partir de prélèvements de routine, une identification des malades porteurs du germe. Le personnel décide ensuite de les placer dans des chambres, seuls, ou de les regrouper entre porteurs de germe. L'accent est particulièrement mis sur les services de réanimation, par définition plus enclins que les autres en raison des nombreuses manipulations qui y sont faites. Les malades subissent des prélèvements dans le nez pour dépister le germe. Résultat : entre 1993 et 2007, le nombre de SARM a chuté globalement de 60 % en réanimation, la baisse a atteint 60 % en chirurgie 50 % et en médecine générale, 40 %. «Aujourd'hui, nous sommes encore loin des résultats des pays du Nord, nuance Vincent Jarlier, nous avons encore besoin de vingt ans de travail pour atteindre leur niveau.» La France recense 50 000 cas de staphylocoques par an.
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