Toxicomanie : le gouvernement ne veut pas de "salles de shoot"
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Toxicomanie : le gouvernement ne veut pas de "salles de shoot"
Des "salles de conso", des "piqueries," des "drogatoriums" ou encore des "salles de shoot"... Les noms ne manquent pas pour désigner des lieux, qui pourtant, n'existent pas en France : des endroits encadrés ou les toxicomanes pourraient consommer crack, héroïne, cocaïne dans une relative sécurité. C'est également l'objet de la délibération que l'adjoint au maire de Paris chargé de la santé, Jean-Marie Le Guen, va soumettre, lundi 14 décembre dans la soirée au Conseil de Paris.
Le député et médecin parisien sollicite la réalisation d'une étude visant à mettre en place des salles de consommation. "Dans ces salles, on peut mettre [les toxicomanes] dans un environnement sécurisé, éviter la transmission du sida et de l'héphatite C." Les usagers de drogues sont particulièrement touchés par le virus de l'hépatite C (VHC) et environ un tiers l'ignorent, ce qui contribue à propager l'épidémie, d'après des enquêtes spécialisées. "Il faut adopter une vraie politique de santé publique", poursuit Jean-Marie Le Guen. "La lutte contre la toxicomanie est au point mort parce qu'elle est pris en charge par un petit lobby réactionnaire, la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui pense que la culpabilisation est une méthode efficace", estime ce médecin.
"Les toxicomanes qui se shootent dans la rue où dans les cages d'escaliers sont dans une situation de précarité difficile, ces centres seront le moyen de faire un premier pas dans le système de soin" souligne Pierre Chappard, responsable de l'Association d'usagers de drogues. La création de centres répond également à une demande "très forte des riverains de la place Stalingrad (19e arrondissement) ou de la rue Myrha (18e arrondissement)", selon l'adjoint au maire. Les habitants ne veulent plus trouver des seringues sur le trottoir et assister à des scènes de shoot dans leurs cages d'escaliers en rentrant de l'école", souligne-t-il.
"FACILITER LES USAGES, C'EST UNE FORME DE DÉSESPÉRANCE"
"Je suis contre l'idée de cacher les toxicomanes dans des centres sous couvert de prise en charge médicale", tranche Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). "Les propositions de M. Le Guen vont beaucoup trop loin. Nous ne cherchons pas à accompagner les usagers, mais à les sortir de la drogue. Faciliter les usages, c'est une forme de désespérance."
Selon plusieurs associations, il existe aujourd'hui près de 80 salles de consommation dans le monde, dont 31 au Pays-Bas, 20 en Allemagne, 17 en Suisse, trois en Espagne. "La plupart de nos voisins ont déjà construit ces centres, La France est en retard", estime Pierre Chappard. "Nous n'avons aucune étude permettant d'avancer que ce genre d'infrastructures aient un effet positif", répond pour sa part Etienne Apaire. La Mildt rappelle dans sa dernière campagne de communication que la drogue est illégale et souligne sur son site qu'un "usager encourt un an d'emprisonnement, 3 750 euros d'amende ou l'une de ces deux peines seulement."
Le député et médecin parisien sollicite la réalisation d'une étude visant à mettre en place des salles de consommation. "Dans ces salles, on peut mettre [les toxicomanes] dans un environnement sécurisé, éviter la transmission du sida et de l'héphatite C." Les usagers de drogues sont particulièrement touchés par le virus de l'hépatite C (VHC) et environ un tiers l'ignorent, ce qui contribue à propager l'épidémie, d'après des enquêtes spécialisées. "Il faut adopter une vraie politique de santé publique", poursuit Jean-Marie Le Guen. "La lutte contre la toxicomanie est au point mort parce qu'elle est pris en charge par un petit lobby réactionnaire, la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui pense que la culpabilisation est une méthode efficace", estime ce médecin.
"Les toxicomanes qui se shootent dans la rue où dans les cages d'escaliers sont dans une situation de précarité difficile, ces centres seront le moyen de faire un premier pas dans le système de soin" souligne Pierre Chappard, responsable de l'Association d'usagers de drogues. La création de centres répond également à une demande "très forte des riverains de la place Stalingrad (19e arrondissement) ou de la rue Myrha (18e arrondissement)", selon l'adjoint au maire. Les habitants ne veulent plus trouver des seringues sur le trottoir et assister à des scènes de shoot dans leurs cages d'escaliers en rentrant de l'école", souligne-t-il.
"FACILITER LES USAGES, C'EST UNE FORME DE DÉSESPÉRANCE"
"Je suis contre l'idée de cacher les toxicomanes dans des centres sous couvert de prise en charge médicale", tranche Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). "Les propositions de M. Le Guen vont beaucoup trop loin. Nous ne cherchons pas à accompagner les usagers, mais à les sortir de la drogue. Faciliter les usages, c'est une forme de désespérance."
Selon plusieurs associations, il existe aujourd'hui près de 80 salles de consommation dans le monde, dont 31 au Pays-Bas, 20 en Allemagne, 17 en Suisse, trois en Espagne. "La plupart de nos voisins ont déjà construit ces centres, La France est en retard", estime Pierre Chappard. "Nous n'avons aucune étude permettant d'avancer que ce genre d'infrastructures aient un effet positif", répond pour sa part Etienne Apaire. La Mildt rappelle dans sa dernière campagne de communication que la drogue est illégale et souligne sur son site qu'un "usager encourt un an d'emprisonnement, 3 750 euros d'amende ou l'une de ces deux peines seulement."
Eric Nunès avec AFP
LeMonde.fr
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