Sujet Annecy 2012
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Sujet Annecy 2012
voilà le texte qui est tombé à Annecy:
Encore un scandale sanitaire. L'affaire du Mediator relance des questions qui n'en finissent pas de se poser: sur l'opacité de l'industrie pharmaceutique, l'indépendance des experts, la formation des médecins, l'information des patients... Enquête sur un système grippé et en mal de remèdes.
Elle se voit encore lui dire: "Chéri, allez, prends ton Mediator..." Le matin au petit déjeuner, à midi, et puis encore le soir: trois comprimés par jour, 21 par semaine, pendant quatorze ans. Son mari, "c'était un artiste, raconte Madeleine*. Il détestait les médicaments". Devenu diabétique sur le tard, l'ancien poète franc-comtois est mort d'insuffisance cardiaque il y a deux ans.
5 millions de Français ont avalédu Mediator depuis 1976
Pendant ce temps, à Paris, Xavier Bertrand, à peine (re)nommé ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, convoquait le 16 novembre toutes les huiles de son administration. "500 morts sous Mediator", le premier décompte confirmé par l'Assurance-maladie a de quoi faire trembler. Près de 5 millions de Français auraient avalé cet antidiabétique détourné comme coupe-faim depuis son lancement, en 1976. Combien de victimes au total? Qui a fauté? Comment être sûr que cela ne se reproduise pas? Diligentée en urgence, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) est chargée de faire la lumière sur cette sombre histoire. Elle a peu de temps pour rendre son rapport, commandé pour la mi-janvier. Et, en attendant, la colère gronde.
Le Vidal, est une collection de notices rédigées par les fabricants
Car après le Distilbène, l'Isoméride, le Vioxx, le sang contaminé, ce nouveau désastre sanitaire confirme l'impensable: il est donc toujours possible, en France, de trouver en pharmacie des remèdes mortels. Des scientifiques qualifiés d'experts peuvent autoriser le remboursement de produits inefficaces, voire dangereux. Des médecins, prescrire, sans le savoir, du venin sur ordonnance. Et des patients dociles, mourir en pensant se soigner. Les réformes successives n'auraient donc servi à rien. Ni la création, en 1993, des agences du médicament européenne et française. Ni l'obligation, pour les experts, de déclarer leurs conflits d'intérêts. Ni les progrès de la science et de l'information.
Comme Madeleine, des millions de Français découvrent, abasourdis, une vérité désormais impossible à cacher : le royaume d'Hippocrate est une terre d'hypocrites. Les patients croyaient leurs médecins sur parole? Ils apprendront que certains prescrivent les yeux fermés. Leur bible, le Vidal, est une collection de notices rédigées par les seuls fabricants. Leur enseignement universitaire sur les médicaments se limite, en moyenne, "à soixante-quatre heures dispensées sur l'ensemble de leur cursus", tonne le Pr Jean-Paul Giroud, membre de l'Académie de médecine. Et les firmes pharmaceutiques se chargent personnellement de combler leurs lacunes.
Les patients inquiets peuvent-ils au moins s'en remettre à l'Etat pour assurer leurs arrières? Ils réalisent, avec le Mediator, ce que la complexité administrative dissimule: une véritable usine à gaz, où les responsabilités se noient dans des méandres opaques. Pire, que peuvent 990 agents de l'Afssaps et 115 millions d'euros de budget face à plus de 8000 spécialités pharmaceutiques et 2 milliards de boîtes remboursées chaque année ? En un an, les fabricants de médicaments engrangent près de 27 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. Les décideurs sont les payeurs. "C'est sur la foi d'études cliniques exclusivement menées et financées par les firmes que s'évaluent aujourd'hui les traitements", martèle le président du Formindep, le Dr Philippe Foucras, Don Quichotte de l'indépendance médicale.
Entre deux consultations et trois feuilles de soins, médecins, aides-soignants ou encore pharmaciens signalent bien quelque 25 000 cas d'effets insoupçonnés des médicaments chaque année. Les firmes, elles, près de 18 000. Mais à quoi bon? Les médicaments provoquent toujours, à eux seuls, plus de 130 000 hospitalisations par an. Et tuent en silence 18 000 malades qui s'ignorent. "Il y aura d'autres Mediator", promet le Dr Philippe Foucras à la tête de son comité de médecins résistants. C'est aussi ce que laisse penser la liste, établie par L'Express, de dix produits qui ne devraient plus être sur le marché.
La machine est grippée, mais elle n'est pas fichue. Partout dans le monde, des médecins, telle la Brestoise Irène Frachon, jouent les Robins des Bois au péril de leur carrière. Des voix s'élèvent en France pour exiger que leur statut de "lanceur d'alerte" soit enfin reconnu, à l'instar notamment des Etats-Unis. Des voix comme celles des associations de patients, de Prescrire, du Formindep, mais aussi de Didier Tabuteau, désormais responsable de la chaire santé de Sciences po Paris. Selon lui, une autre révolution mériterait d'être importée d'Amérique: la transparence obligatoire sur les liens entre labos et professionnels de la santé, aussi appelée Sunshine Act. Inspirée par le Mediator, l'Assurance-maladie promet, quant à elle, d'ouvrir plus souvent ses fichiers de remboursement, une mine d'informations. Outre-Atlantique encore, la pratique est courante et permet de repérer plus vite les victimes d'effets secondaires graves. Enfin, preuve que les temps changent, l'école de la rigueur pourrait finir par s'imposer. L'austère revue Prescrire connaît un pic d'audience inespéré auprès des étudiants en médecine et en pharmacie. Mieux, selon nos sources, elle compte même, depuis peu, un nouvel abonné: Xavier Bertrand, ministre de la Santé. Il n'est jamais trop tard.
Questions:
1. Présentez brievement le sujet et trouvez la problematique (4points)
2 En 15 lignes, présentez les idées du texte
Ensuite argumentez sur la partie souligné du texte (6points)
3 Après avoir définit ce qu'est "un médicament" vous répondrez à la question: "peut on encore faire confiance aux médicaments?" (6points)
4 points pour l'ortho, la méthodologie...
Encore un scandale sanitaire. L'affaire du Mediator relance des questions qui n'en finissent pas de se poser: sur l'opacité de l'industrie pharmaceutique, l'indépendance des experts, la formation des médecins, l'information des patients... Enquête sur un système grippé et en mal de remèdes.
Elle se voit encore lui dire: "Chéri, allez, prends ton Mediator..." Le matin au petit déjeuner, à midi, et puis encore le soir: trois comprimés par jour, 21 par semaine, pendant quatorze ans. Son mari, "c'était un artiste, raconte Madeleine*. Il détestait les médicaments". Devenu diabétique sur le tard, l'ancien poète franc-comtois est mort d'insuffisance cardiaque il y a deux ans.
5 millions de Français ont avalédu Mediator depuis 1976
Pendant ce temps, à Paris, Xavier Bertrand, à peine (re)nommé ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, convoquait le 16 novembre toutes les huiles de son administration. "500 morts sous Mediator", le premier décompte confirmé par l'Assurance-maladie a de quoi faire trembler. Près de 5 millions de Français auraient avalé cet antidiabétique détourné comme coupe-faim depuis son lancement, en 1976. Combien de victimes au total? Qui a fauté? Comment être sûr que cela ne se reproduise pas? Diligentée en urgence, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) est chargée de faire la lumière sur cette sombre histoire. Elle a peu de temps pour rendre son rapport, commandé pour la mi-janvier. Et, en attendant, la colère gronde.
Le Vidal, est une collection de notices rédigées par les fabricants
Car après le Distilbène, l'Isoméride, le Vioxx, le sang contaminé, ce nouveau désastre sanitaire confirme l'impensable: il est donc toujours possible, en France, de trouver en pharmacie des remèdes mortels. Des scientifiques qualifiés d'experts peuvent autoriser le remboursement de produits inefficaces, voire dangereux. Des médecins, prescrire, sans le savoir, du venin sur ordonnance. Et des patients dociles, mourir en pensant se soigner. Les réformes successives n'auraient donc servi à rien. Ni la création, en 1993, des agences du médicament européenne et française. Ni l'obligation, pour les experts, de déclarer leurs conflits d'intérêts. Ni les progrès de la science et de l'information.
Comme Madeleine, des millions de Français découvrent, abasourdis, une vérité désormais impossible à cacher : le royaume d'Hippocrate est une terre d'hypocrites. Les patients croyaient leurs médecins sur parole? Ils apprendront que certains prescrivent les yeux fermés. Leur bible, le Vidal, est une collection de notices rédigées par les seuls fabricants. Leur enseignement universitaire sur les médicaments se limite, en moyenne, "à soixante-quatre heures dispensées sur l'ensemble de leur cursus", tonne le Pr Jean-Paul Giroud, membre de l'Académie de médecine. Et les firmes pharmaceutiques se chargent personnellement de combler leurs lacunes.
Les patients inquiets peuvent-ils au moins s'en remettre à l'Etat pour assurer leurs arrières? Ils réalisent, avec le Mediator, ce que la complexité administrative dissimule: une véritable usine à gaz, où les responsabilités se noient dans des méandres opaques. Pire, que peuvent 990 agents de l'Afssaps et 115 millions d'euros de budget face à plus de 8000 spécialités pharmaceutiques et 2 milliards de boîtes remboursées chaque année ? En un an, les fabricants de médicaments engrangent près de 27 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. Les décideurs sont les payeurs. "C'est sur la foi d'études cliniques exclusivement menées et financées par les firmes que s'évaluent aujourd'hui les traitements", martèle le président du Formindep, le Dr Philippe Foucras, Don Quichotte de l'indépendance médicale.
Entre deux consultations et trois feuilles de soins, médecins, aides-soignants ou encore pharmaciens signalent bien quelque 25 000 cas d'effets insoupçonnés des médicaments chaque année. Les firmes, elles, près de 18 000. Mais à quoi bon? Les médicaments provoquent toujours, à eux seuls, plus de 130 000 hospitalisations par an. Et tuent en silence 18 000 malades qui s'ignorent. "Il y aura d'autres Mediator", promet le Dr Philippe Foucras à la tête de son comité de médecins résistants. C'est aussi ce que laisse penser la liste, établie par L'Express, de dix produits qui ne devraient plus être sur le marché.
La machine est grippée, mais elle n'est pas fichue. Partout dans le monde, des médecins, telle la Brestoise Irène Frachon, jouent les Robins des Bois au péril de leur carrière. Des voix s'élèvent en France pour exiger que leur statut de "lanceur d'alerte" soit enfin reconnu, à l'instar notamment des Etats-Unis. Des voix comme celles des associations de patients, de Prescrire, du Formindep, mais aussi de Didier Tabuteau, désormais responsable de la chaire santé de Sciences po Paris. Selon lui, une autre révolution mériterait d'être importée d'Amérique: la transparence obligatoire sur les liens entre labos et professionnels de la santé, aussi appelée Sunshine Act. Inspirée par le Mediator, l'Assurance-maladie promet, quant à elle, d'ouvrir plus souvent ses fichiers de remboursement, une mine d'informations. Outre-Atlantique encore, la pratique est courante et permet de repérer plus vite les victimes d'effets secondaires graves. Enfin, preuve que les temps changent, l'école de la rigueur pourrait finir par s'imposer. L'austère revue Prescrire connaît un pic d'audience inespéré auprès des étudiants en médecine et en pharmacie. Mieux, selon nos sources, elle compte même, depuis peu, un nouvel abonné: Xavier Bertrand, ministre de la Santé. Il n'est jamais trop tard.
Questions:
1. Présentez brievement le sujet et trouvez la problematique (4points)
2 En 15 lignes, présentez les idées du texte
Ensuite argumentez sur la partie souligné du texte (6points)
3 Après avoir définit ce qu'est "un médicament" vous répondrez à la question: "peut on encore faire confiance aux médicaments?" (6points)
4 points pour l'ortho, la méthodologie...
Guimauve- Posteur confirmé(e)
- Messages : 92
Date d'inscription : 01/09/2011
Age : 42
Localisation : Haute savoie
Re: Sujet Annecy 2012
ouf coriace
maryline46- Posteur confirmé(e)
- Messages : 72
Date d'inscription : 10/02/2012
Age : 51
Localisation : Figeac dans le Lot
Re: Sujet Annecy 2012
oui pas évident... j'avais peur des résultats, finalement je vais à l'oral, j'ai hâte de voir ma note en cult gé!
Guimauve- Posteur confirmé(e)
- Messages : 92
Date d'inscription : 01/09/2011
Age : 42
Localisation : Haute savoie
Re: Sujet Annecy 2012
sujet plutôt avancé, en effet il demande une analyse plus profonde. Très très intéressant.
oliverse- Crevette
- Messages : 2
Date d'inscription : 22/06/2012
Re: Sujet Annecy 2012
Je voudrais bien que vous écriviez quelques lignes pour voir ce que l'on pouvait répondre ! Car là ça me laisse perplexe !
Merci.
Virginie
Merci.
Virginie
Virginie77- Visiteur
- Messages : 17
Date d'inscription : 10/10/2012
Age : 51
Re: Sujet Annecy 2012
Oui, ce serait bien d'avoir une idee du type de plan.. car il est difficile ce sujet, aie!!
nanounes- Crevette
- Messages : 8
Date d'inscription : 20/10/2012
Age : 40
Localisation : avignon
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