Bébé médicament ou bébé docteur

Il y a déjà eu des naissances de “bébé-docteurs” dans le monde, mais c’est la première fois en France.
Les Etats-Unis ont commencé il y a une dizaine d’années, et quelques naissances ont été signalées plus récemment en Europe, en Belgique (les deux premiers annoncés par l’hôpital universitaire de l’AZ-VUB, près de Bruxelles en 2005) et en Espagne (une naissance en 2008).

Les professeurs René Frydman et Arnold Munnich ont annoncé la naissance, à l'hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), du premier «bébé-médicament» en France. Ce bébé, également appelé bébé «du double espoir», permettra de soigner l'un de ses aînés, qui souffre d'une grave maladie, et pour lequel il est un donneur compatible.
« Son sang de cordon a été conservé afin d'être greffé dans un proche avenir à l'un des aînés malade », explique un communiqué de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP).

Le petit Umut-Talha (en Turc «notre espoir»), qui pesait 3,650 kg à sa naissance, le 26 janvier dernier, est « en très bonne santé », a indiqué le Pr René Frydman, déjà "père" d'Amandine, le premier bébé éprouvette français. Ce «bébé du double espoir» est né par fécondation in vitro après un double diagnostic génétique pré-implantatoire (DPI) permettant le choix des embryons.

Cette procédure de double diagnostic a permis de s'assurer d'une part que l'enfant était indemne de la grave maladie génétique (bêta-thalassémie) dont souffrent les premiers enfants de la famille, mais aussi qu'il pouvait être donneur compatible avec l'un de ses aînés malades.

Cette annonce intervient à la veille du début des discussions à l'Assemblée nationale sur la réforme des lois bioéthiques.

Cette procédure est possible depuis la loi de bioéthique de 2004

En France, la loi de bioéthique de 2004 et ses décrets d'application, parus en décembre 2006, autorisent cette pratique après accord de l'Agence de la Biomédecine. Mais elle reste extrêmement rare.

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