Les traitements de la tuberculose sont obsolètes
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Les traitements de la tuberculose sont obsolètes
Les organisations de santé tirent la sonnette d'alarme : les laboratoires ne travaillent plus depuis longtemps sur cette maladie, qui fait pourtant deux millions de morts chaque année dans le monde et qui devient de plus en plus résistante.
Une maladie négligée. Le 24 mars 1882, le docteur Robert Koch présentait sa découverte du bacille de la tuberculose, marquant le début du diagnostic et du traitement de la maladie. Depuis, les choses n'ont pas avancé comme elles auraient dû, constate Médecins sans frontières (MSF). Pour la journée mondiale de lutte contre la tuberculose mercredi, l'organisation dresse un bilan négatif de la situation. Loin d'être éradiquée, la maladie touche toujours plus de neuf millions de personnes dans le monde, dont au moins un million d'enfants, et fait deux millions de morts chaque année. Et alors que des formes de plus en plus résistantes se développent, les traitements ne sont pas à la hauteur.
«On court après la maladie», résume Francis Varaine, spécialiste du sujet à MSF. Selon lui «tout est dépassé» en matière de lutte contre la tuberculose. Le test de dépistage ? «Il utilise toujours la technique développée il y a plus d'un siècle par le docteur Koch», soit l'analyse de crachat. Une méthode lente, pas toujours fiable et impossible à utiliser avec les jeunes enfants qui n'expectorent pas. Côté traitement, «rien de nouveau depuis quarante-cinq ans», déplore le médecin. Résultat, des résistances aux antibiotiques se sont développées.
Record de résistance aux traitements
C'est l'un des avertissements émis cette année par les organisations de santé. «Dans certaines régions du monde, un tuberculeux sur quatre développe une forme de la maladie contre laquelle les traitements médicamenteux types sont désormais impuissants», note l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour ces formes dites «multi-résistantes» de la maladie, «on est obligé de recourir à des traitements qui datent du début du XXe siècle, qui sont toxiques pour le patient», explique le docteur Varaine. Pire, des formes ultrarésistantes de la maladie se sont développées, notamment en Afrique australe, contre lesquelles la médecine est aujourd'hui impuissante.
«Il faut relancer la recherche et le développement», conclut MSF. Dans le monde, indique son rapport, «seuls 20 millions de dollars sont consacrés chaque année à la tuberculose», loin derrière les 300 millions de dollars dépensés chaque année rien qu'aux Etat-Unis pour le développement de médicaments contre le VIH. «Il y a pourtant des pistes, par exemple pour développer des tests rapides, assure le docteur Varaine. Mais la recherche est au point mort.» Pourquoi cette négligence à l'égard de la deuxième maladie infectieuse dans le monde, première cause de mortalité chez les malades du Sida ? «La tuberculose est une maladie des pays pauvres, répond le médecin. Les pays du Nord, qui ont quasiment éradiqué la maladie, ont arrêté les recherches et pour les laboratoires, le développement de nouveaux traitements ne serait pas rentable.»
En France la maladie, qui touche environ 5.000 personnes par an, reste en effet marginale. Mais l'Institut de veille sanitaire (Invs) rappelle qu'elle est «dépendante de l'endémie dans les pays pauvres». En clair, l'incidence de la maladie en Afrique subsaharienne, par exemple, peut avoir des conséquences en France où la plupart des personnes touchées viennent de pays à forte prévalence de la maladie. D'autant que le vaccin BCG n'est plus obligatoire depuis 2007. «C'est aux Etats de trouver les financements pour vraiment s'attaquer à cette maladie. Pour l'instant il y a un manque de volonté politique et donc un manque d'argent», déplore Francis Varaine. La lutte contre la tuberculose, important «frein au développement socio-économique» dans le monde, est pourtant un des Objectifs du millénaire pour le développement des Nations-Unies, rappelle l'Invs. Il prévoit l'arrêt de la progression de la maladie d'ici à 2015.
Lefigaro.fr
Une maladie négligée. Le 24 mars 1882, le docteur Robert Koch présentait sa découverte du bacille de la tuberculose, marquant le début du diagnostic et du traitement de la maladie. Depuis, les choses n'ont pas avancé comme elles auraient dû, constate Médecins sans frontières (MSF). Pour la journée mondiale de lutte contre la tuberculose mercredi, l'organisation dresse un bilan négatif de la situation. Loin d'être éradiquée, la maladie touche toujours plus de neuf millions de personnes dans le monde, dont au moins un million d'enfants, et fait deux millions de morts chaque année. Et alors que des formes de plus en plus résistantes se développent, les traitements ne sont pas à la hauteur.
«On court après la maladie», résume Francis Varaine, spécialiste du sujet à MSF. Selon lui «tout est dépassé» en matière de lutte contre la tuberculose. Le test de dépistage ? «Il utilise toujours la technique développée il y a plus d'un siècle par le docteur Koch», soit l'analyse de crachat. Une méthode lente, pas toujours fiable et impossible à utiliser avec les jeunes enfants qui n'expectorent pas. Côté traitement, «rien de nouveau depuis quarante-cinq ans», déplore le médecin. Résultat, des résistances aux antibiotiques se sont développées.
Record de résistance aux traitements
C'est l'un des avertissements émis cette année par les organisations de santé. «Dans certaines régions du monde, un tuberculeux sur quatre développe une forme de la maladie contre laquelle les traitements médicamenteux types sont désormais impuissants», note l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour ces formes dites «multi-résistantes» de la maladie, «on est obligé de recourir à des traitements qui datent du début du XXe siècle, qui sont toxiques pour le patient», explique le docteur Varaine. Pire, des formes ultrarésistantes de la maladie se sont développées, notamment en Afrique australe, contre lesquelles la médecine est aujourd'hui impuissante.
«Il faut relancer la recherche et le développement», conclut MSF. Dans le monde, indique son rapport, «seuls 20 millions de dollars sont consacrés chaque année à la tuberculose», loin derrière les 300 millions de dollars dépensés chaque année rien qu'aux Etat-Unis pour le développement de médicaments contre le VIH. «Il y a pourtant des pistes, par exemple pour développer des tests rapides, assure le docteur Varaine. Mais la recherche est au point mort.» Pourquoi cette négligence à l'égard de la deuxième maladie infectieuse dans le monde, première cause de mortalité chez les malades du Sida ? «La tuberculose est une maladie des pays pauvres, répond le médecin. Les pays du Nord, qui ont quasiment éradiqué la maladie, ont arrêté les recherches et pour les laboratoires, le développement de nouveaux traitements ne serait pas rentable.»
En France la maladie, qui touche environ 5.000 personnes par an, reste en effet marginale. Mais l'Institut de veille sanitaire (Invs) rappelle qu'elle est «dépendante de l'endémie dans les pays pauvres». En clair, l'incidence de la maladie en Afrique subsaharienne, par exemple, peut avoir des conséquences en France où la plupart des personnes touchées viennent de pays à forte prévalence de la maladie. D'autant que le vaccin BCG n'est plus obligatoire depuis 2007. «C'est aux Etats de trouver les financements pour vraiment s'attaquer à cette maladie. Pour l'instant il y a un manque de volonté politique et donc un manque d'argent», déplore Francis Varaine. La lutte contre la tuberculose, important «frein au développement socio-économique» dans le monde, est pourtant un des Objectifs du millénaire pour le développement des Nations-Unies, rappelle l'Invs. Il prévoit l'arrêt de la progression de la maladie d'ici à 2015.
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