Cancer : des traitements ciblés et personnalisés
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Cancer : des traitements ciblés et personnalisés
Les nouvelles approches permettent désormais de guérir ou de contrôler l'évolution de la maladie.
Des
médicaments qui ciblent les mécanismes intimes des cancers, des
traitements personnalisés en fonction de la carte d'identité de la
tumeur d'un patient… La cancérologie est en pleine mutation. Hier, lors
de la journée mondiale contre le cancer, des spécialistes ont rappelé
que quatre cancers sur dix pourraient être prévenus (voir ci-dessous).
Pour les autres, l'enjeu est dans l'idéal de guérir ; à défaut de
contrôler la maladie avec des traitements au long cours, combinant
éventuellement plusieurs médicaments. Cette stratégie est déjà
effective dans certaines tumeurs (leucémies chroniques notamment).
Aujourd'hui, sur les 330 000 nouveaux cas de cancers recensés chaque
année en France, environ un sur deux se guérit. «On devrait arriver à
un taux de 60 % dans les dix prochaines années», prévoit Jacques
Raynaud, président de l'ARC (Association pour la recherche sur le
cancer). Dans la majorité des cancers, la chirurgie est le premier
traitement. Mais les thérapies dites ciblées sont de plus en plus
étudiées, éventuellement associées avec des chimiothérapies classiques.
«Il s'agit soit de petites molécules qui agissent sur des voies
spécifiques à l'intérieur des cellules ; soit d'anticorps monoclonaux
dirigés sur des récepteurs, le plus souvent des facteurs de croissance
des cancers», explique le Dr Véronique Dieras (Institut Curie, Paris).
«En France, plus de 200 essais cliniques évaluent des traitements
ciblés, et plus de 2 000 dans le monde», précise Jacques Raynaud.
Parallèlement, chercheurs et médecins s'attellent à décrypter les
cartes d'identité génétique des tumeurs, pour prédire chez un patient
donné le pronostic de la maladie et/ou la sensibilité à certains
traitements. • Cancers du sein
La prise en
charge de cette maladie fréquente, 50 000 nouveaux cas et 10 000 décès
par an en France, a beaucoup progressé. En témoignent les derniers
chiffres qui permettent d'estimer le taux de survie cinq ans après le
début de la maladie à 85 %. Depuis 2004, le nombre de nouveaux cas a
légèrement diminué, apparemment du fait de l'arrêt de l'usage des
traitements hormonaux de la ménopause. La réduction récente de la
mortalité s'explique par un diagnostic et traitement précoce, une
meilleure information des femmes. Grâce au dépistage, la taille des
tumeurs découvertes a régressé. «Ce qui a changé au cours des
dernières années, c'est une meilleure connaissance de la maladie, avec
l'identification de sous-groupes et de différentes formes nécessitant
une prise en charge différente, explique le Pr Alain Fourquet, chef du
service de radiothérapie de l'Institut Curie, spécialiste du cancer du
sein. Le traitement n'est plus déterminé seulement par la taille de la
tumeur. Des nouveaux outils permettent d'identifier la sensibilité de
chaque cancer aux chimiothérapies, hormonothérapie ou radiothérapie.»
Une des grandes révolutions est la découverte des récepteurs HER2 (à un
facteur de croissance) dans 15 à 20 % des cancers du sein, qui ont pour
effet d'augmenter la prolifération tumorale. Un médicament,
l'herceptine, est capable de bloquer ces récepteurs, tout en améliorant
l'efficacité de la chimiothérapie. D'autres molécules ayant un mode
d'action similaire sont en cours d'essai. «Des inhibiteurs de
l'angiogénèse (qui bloquent le développement de la vascularisation de
la tumeur, NDLR ) sont en expérimentation, avec des premiers résultats
intéressants dans les formes métastatiques», ajoute le Pr Fourquet. De
plus en plus, le traitement sera défini à la carte, selon les
caractéristiques génétiques de la tumeur. Les progrès portent aussi sur
la radiothérapie, plus précise, et avec moins d'effets secondaires. • Cancers de la prostate
En
2009, plus de 70 000 cas de ces cancers ont été détectés en France, un
chiffre qui augmente de façon exponentielle avec le dépistage par PSA.
«Avec cette évolution épidémiologique, la tendance est depuis deux ans
de réduire les traitements agressifs», explique le Pr Olivier Cussenot
(hôpital Tenon, Paris). Selon ce spécialiste, les deux tiers de ces
tumeurs sont considérées comme à faible risque. Elles peuvent être
simplement surveillées ou faire l'objet de traitements focalisés.
L'hormonothérapie, classique dans les phases plus avancées, est
désormais proposée de plus en plus souvent dans les formes peu
agressives. Des traitements hormonaux de nouvelle génération, efficaces
même chez les patients devenus résistants à l'hormonothérapie
classique, devraient bientôt être commercialisés. • Cancers colorectaux
Classiquement
résistants à la chimiothérapie, ces cancers digestifs fréquents
bénéficient aussi des approches ciblées, notamment des antiangiogènes.
«Une dizaine de thérapies ciblées sont en développement à des stades
divers», évalue le Pr Sylvie Negrier (Centre Léon Bérard, Lyon). Les
spécialistes attendent aussi avec impatience l'arrivée de méthodes de
dépistage dans le sang voire la salive, plus acceptables que l'actuelle
recherche de sang dans les selles.
Lefigaro.fr
Des
médicaments qui ciblent les mécanismes intimes des cancers, des
traitements personnalisés en fonction de la carte d'identité de la
tumeur d'un patient… La cancérologie est en pleine mutation. Hier, lors
de la journée mondiale contre le cancer, des spécialistes ont rappelé
que quatre cancers sur dix pourraient être prévenus (voir ci-dessous).
Pour les autres, l'enjeu est dans l'idéal de guérir ; à défaut de
contrôler la maladie avec des traitements au long cours, combinant
éventuellement plusieurs médicaments. Cette stratégie est déjà
effective dans certaines tumeurs (leucémies chroniques notamment).
Aujourd'hui, sur les 330 000 nouveaux cas de cancers recensés chaque
année en France, environ un sur deux se guérit. «On devrait arriver à
un taux de 60 % dans les dix prochaines années», prévoit Jacques
Raynaud, président de l'ARC (Association pour la recherche sur le
cancer). Dans la majorité des cancers, la chirurgie est le premier
traitement. Mais les thérapies dites ciblées sont de plus en plus
étudiées, éventuellement associées avec des chimiothérapies classiques.
«Il s'agit soit de petites molécules qui agissent sur des voies
spécifiques à l'intérieur des cellules ; soit d'anticorps monoclonaux
dirigés sur des récepteurs, le plus souvent des facteurs de croissance
des cancers», explique le Dr Véronique Dieras (Institut Curie, Paris).
«En France, plus de 200 essais cliniques évaluent des traitements
ciblés, et plus de 2 000 dans le monde», précise Jacques Raynaud.
Parallèlement, chercheurs et médecins s'attellent à décrypter les
cartes d'identité génétique des tumeurs, pour prédire chez un patient
donné le pronostic de la maladie et/ou la sensibilité à certains
traitements. • Cancers du sein
La prise en
charge de cette maladie fréquente, 50 000 nouveaux cas et 10 000 décès
par an en France, a beaucoup progressé. En témoignent les derniers
chiffres qui permettent d'estimer le taux de survie cinq ans après le
début de la maladie à 85 %. Depuis 2004, le nombre de nouveaux cas a
légèrement diminué, apparemment du fait de l'arrêt de l'usage des
traitements hormonaux de la ménopause. La réduction récente de la
mortalité s'explique par un diagnostic et traitement précoce, une
meilleure information des femmes. Grâce au dépistage, la taille des
tumeurs découvertes a régressé. «Ce qui a changé au cours des
dernières années, c'est une meilleure connaissance de la maladie, avec
l'identification de sous-groupes et de différentes formes nécessitant
une prise en charge différente, explique le Pr Alain Fourquet, chef du
service de radiothérapie de l'Institut Curie, spécialiste du cancer du
sein. Le traitement n'est plus déterminé seulement par la taille de la
tumeur. Des nouveaux outils permettent d'identifier la sensibilité de
chaque cancer aux chimiothérapies, hormonothérapie ou radiothérapie.»
Une des grandes révolutions est la découverte des récepteurs HER2 (à un
facteur de croissance) dans 15 à 20 % des cancers du sein, qui ont pour
effet d'augmenter la prolifération tumorale. Un médicament,
l'herceptine, est capable de bloquer ces récepteurs, tout en améliorant
l'efficacité de la chimiothérapie. D'autres molécules ayant un mode
d'action similaire sont en cours d'essai. «Des inhibiteurs de
l'angiogénèse (qui bloquent le développement de la vascularisation de
la tumeur, NDLR ) sont en expérimentation, avec des premiers résultats
intéressants dans les formes métastatiques», ajoute le Pr Fourquet. De
plus en plus, le traitement sera défini à la carte, selon les
caractéristiques génétiques de la tumeur. Les progrès portent aussi sur
la radiothérapie, plus précise, et avec moins d'effets secondaires. • Cancers de la prostate
En
2009, plus de 70 000 cas de ces cancers ont été détectés en France, un
chiffre qui augmente de façon exponentielle avec le dépistage par PSA.
«Avec cette évolution épidémiologique, la tendance est depuis deux ans
de réduire les traitements agressifs», explique le Pr Olivier Cussenot
(hôpital Tenon, Paris). Selon ce spécialiste, les deux tiers de ces
tumeurs sont considérées comme à faible risque. Elles peuvent être
simplement surveillées ou faire l'objet de traitements focalisés.
L'hormonothérapie, classique dans les phases plus avancées, est
désormais proposée de plus en plus souvent dans les formes peu
agressives. Des traitements hormonaux de nouvelle génération, efficaces
même chez les patients devenus résistants à l'hormonothérapie
classique, devraient bientôt être commercialisés. • Cancers colorectaux
Classiquement
résistants à la chimiothérapie, ces cancers digestifs fréquents
bénéficient aussi des approches ciblées, notamment des antiangiogènes.
«Une dizaine de thérapies ciblées sont en développement à des stades
divers», évalue le Pr Sylvie Negrier (Centre Léon Bérard, Lyon). Les
spécialistes attendent aussi avec impatience l'arrivée de méthodes de
dépistage dans le sang voire la salive, plus acceptables que l'actuelle
recherche de sang dans les selles.
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