La chirurgie au secours de l'épilepsie
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La chirurgie au secours de l'épilepsie
Les médicaments ne sont plus le seul recours pour les malades.
Cinq cent mille : c'est le nombre de Français atteints d'épilepsie, c'est-à-dire victimes de crises imprévisibles en raison d'un dysfonctionnement de l'activité électrique de leur cerveau. Au moment des décharges électriques, certains perdent connaissance et convulsent, alors que d'autres ont juste des «absences» ou des troubles bien localisés (crises partielles). Le plus souvent, l'épilepsie survient sans que le cerveau soit lésé ou, du moins, sans qu'aucune lésion ne soit identifiée. Mais dans un tiers des cas, l'épilepsie est liée à la présence d'une malformation ou d'une lésion dans le cerveau.
Toutes causes confondues, les deux tiers des malades épileptiques répondent bien aux médicaments et devraient donc mener une vie normale, s'ils n'étaient pas l'objet de discriminations. «Restent un tiers d'épileptiques chez qui la vingtaine de médicaments antiépileptiques existant n'empêche pas les crises. Il n'y a pas besoin de les essayer tous pour s'en assurer : 48 % des épileptiques sont contrôlés dès le premier médicament, s'il est bien choisi. Mais en cas d'échec, seulement 13 % le sont avec un autre antiépileptique. Et après deux échecs, les chances de trouver un traitement qui convient, tombent à 1 %, précise le Pr Alexis Arzimanoglou, neuropédiatre, chef de service de l'unité de soins de l'Institut des épilepsies de l'enfant et de l'adolescent (Idée) et président de la Ligue française contre l'épilepsie. À ce moment-là, se pose donc déjà la question de savoir si on ne pourrait pas opérer».
Aujourd'hui, la chirurgie de l'épilepsie fait l'objet de très nombreuses recherches. Et il n'y a pas un moment à perdre. En effet, chez les malades résistant aux traitements, le caractère imprévisible des crises est souvent source de handicap, sans compter un risque accru de complications pendant les convulsions. Les épileptiques résistant aux traitements ont donc tout à gagner des derniers progrès de la chirurgie, mais encore faut-il qu'ils soient opérables. Comme la chirurgie consiste à retirer la minuscule portion de cerveau sujette aux décharges électriques, la zone touchée doit être bien identifiée et accessible sans toucher à des aires aussi importantes que celles du langage ou d'autres fonctions vitales…
Urgence pour les enfants
Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas l'opération qui pose problème - les neurochirurgiens maîtrisent les techniques ! - mais le bilan qui la précède. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il prend souvent six mois et si les listes d'attente pour le faire peuvent atteindre dix-huit mois, surtout chez l'enfant. Comme il faut s'assurer que les crises épileptiques partent toutes d'un unique foyer et repérer très précisément la zone à retirer, les examens habituels (électroencéphalogramme avec enregistrement des crises, IRM, etc.) sont nécessaires, mais pas toujours suffisants. Il faut souvent réaliser en plus un examen appelé «stéréo EEG». Il consiste à implanter des électrodes dans le cerveau, au niveau et autour de la zone suspecte, puis à enregistrer pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines l'activité électrique dans le service d'épileptologie. L'analyse de ces enregistrements permet alors de savoir, au millimètre près, quelles sont les zones à retirer, sans en oublier aucune sous peine d'échec.
Or c'est là que le bât blesse car il y a beaucoup de patients en attente de cet examen et trop peu de sites capables de le réaliser : une dizaine pour les adultes, mais deux seulement pour les enfants. Ce sont pourtant chez ces derniers qu'il y a le plus urgence à opérer si l'on veut espérer sauver leur développement psychomoteur et leur scolarité. C'est dire si l'Institut des épilepsies de l'enfant et de l'adolescent, qui pourra faire ce bilan chez 200 enfants par an, est très attendu.
L'intervention en elle-même s'effectue de manière classique par résection chirurgicale du foyer. Des essais sont en cours pour détruire les lésions très petites avec une irradiation très focalisée, selon une procédure dite «gamma-knife».
Dans ce contexte, sur 3 000 épileptiques qui pourraient prétendre à l'opération chaque année, ils ne sont que 400 à être opérés dont une centaine d'enfants, seulement. Et même si le coût moyen du bilan et de l'intervention est élevé - près de 20 000 € par patient - il est amorti dès la 8e année et même beaucoup plus tôt si l'on tient compte des coûts indirects générés par une épilepsie mal équilibrée (chômage, suicide, absentéisme du malade ou de ses parents, etc.). Avec un taux de guérison de 40 % chez les opérés et plus de 50 % qui deviennent enfin sensibles aux médicaments, c'est la promesse d'un retour à une vie normale…, à condition qu'il ne soit pas trop tard.
Lefigaro.fr
Cinq cent mille : c'est le nombre de Français atteints d'épilepsie, c'est-à-dire victimes de crises imprévisibles en raison d'un dysfonctionnement de l'activité électrique de leur cerveau. Au moment des décharges électriques, certains perdent connaissance et convulsent, alors que d'autres ont juste des «absences» ou des troubles bien localisés (crises partielles). Le plus souvent, l'épilepsie survient sans que le cerveau soit lésé ou, du moins, sans qu'aucune lésion ne soit identifiée. Mais dans un tiers des cas, l'épilepsie est liée à la présence d'une malformation ou d'une lésion dans le cerveau.
Toutes causes confondues, les deux tiers des malades épileptiques répondent bien aux médicaments et devraient donc mener une vie normale, s'ils n'étaient pas l'objet de discriminations. «Restent un tiers d'épileptiques chez qui la vingtaine de médicaments antiépileptiques existant n'empêche pas les crises. Il n'y a pas besoin de les essayer tous pour s'en assurer : 48 % des épileptiques sont contrôlés dès le premier médicament, s'il est bien choisi. Mais en cas d'échec, seulement 13 % le sont avec un autre antiépileptique. Et après deux échecs, les chances de trouver un traitement qui convient, tombent à 1 %, précise le Pr Alexis Arzimanoglou, neuropédiatre, chef de service de l'unité de soins de l'Institut des épilepsies de l'enfant et de l'adolescent (Idée) et président de la Ligue française contre l'épilepsie. À ce moment-là, se pose donc déjà la question de savoir si on ne pourrait pas opérer».
Aujourd'hui, la chirurgie de l'épilepsie fait l'objet de très nombreuses recherches. Et il n'y a pas un moment à perdre. En effet, chez les malades résistant aux traitements, le caractère imprévisible des crises est souvent source de handicap, sans compter un risque accru de complications pendant les convulsions. Les épileptiques résistant aux traitements ont donc tout à gagner des derniers progrès de la chirurgie, mais encore faut-il qu'ils soient opérables. Comme la chirurgie consiste à retirer la minuscule portion de cerveau sujette aux décharges électriques, la zone touchée doit être bien identifiée et accessible sans toucher à des aires aussi importantes que celles du langage ou d'autres fonctions vitales…
Urgence pour les enfants
Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas l'opération qui pose problème - les neurochirurgiens maîtrisent les techniques ! - mais le bilan qui la précède. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il prend souvent six mois et si les listes d'attente pour le faire peuvent atteindre dix-huit mois, surtout chez l'enfant. Comme il faut s'assurer que les crises épileptiques partent toutes d'un unique foyer et repérer très précisément la zone à retirer, les examens habituels (électroencéphalogramme avec enregistrement des crises, IRM, etc.) sont nécessaires, mais pas toujours suffisants. Il faut souvent réaliser en plus un examen appelé «stéréo EEG». Il consiste à implanter des électrodes dans le cerveau, au niveau et autour de la zone suspecte, puis à enregistrer pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines l'activité électrique dans le service d'épileptologie. L'analyse de ces enregistrements permet alors de savoir, au millimètre près, quelles sont les zones à retirer, sans en oublier aucune sous peine d'échec.
Or c'est là que le bât blesse car il y a beaucoup de patients en attente de cet examen et trop peu de sites capables de le réaliser : une dizaine pour les adultes, mais deux seulement pour les enfants. Ce sont pourtant chez ces derniers qu'il y a le plus urgence à opérer si l'on veut espérer sauver leur développement psychomoteur et leur scolarité. C'est dire si l'Institut des épilepsies de l'enfant et de l'adolescent, qui pourra faire ce bilan chez 200 enfants par an, est très attendu.
L'intervention en elle-même s'effectue de manière classique par résection chirurgicale du foyer. Des essais sont en cours pour détruire les lésions très petites avec une irradiation très focalisée, selon une procédure dite «gamma-knife».
Dans ce contexte, sur 3 000 épileptiques qui pourraient prétendre à l'opération chaque année, ils ne sont que 400 à être opérés dont une centaine d'enfants, seulement. Et même si le coût moyen du bilan et de l'intervention est élevé - près de 20 000 € par patient - il est amorti dès la 8e année et même beaucoup plus tôt si l'on tient compte des coûts indirects générés par une épilepsie mal équilibrée (chômage, suicide, absentéisme du malade ou de ses parents, etc.). Avec un taux de guérison de 40 % chez les opérés et plus de 50 % qui deviennent enfin sensibles aux médicaments, c'est la promesse d'un retour à une vie normale…, à condition qu'il ne soit pas trop tard.
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