Chômage : une prévision qui tient du pari

Nicolas Sarkozy a été presque catégorique lundi soir au sujet de l'emploi. « Je sais, a-t-il assuré, que, dans les semaines et les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage dans notre pays... La stratégie économique va porter ses fruits. »

On ne peut exclure une amélioration très passagère du marché de l'emploi, comme ce fut le cas par exemple en août dernier. Et il ne paraît pas impossible que la bonne tenue de la consommation pendant les fêtes de fin d'année ait eu des effets positifs sur les chiffres de décembre, qui seront publiés cette semaine. Mais, sur la plus longue durée, les affirmations du président semblent pour le moins relever du pari, voire de son invincible propension au volontarisme.

Il ne fait certes guère de doute que la conjoncture s'est un peu améliorée. « La crise a atteint son point d'orgue au cours du premier trimestre 2009, rappelle Xavier Timbeau, directeur du département Analyse et prévision à l'Observatoire français des conjonctures économiques. Ensuite, les choses sont un tout petit peu reparties. Mais on est loin d'avoir retrouvé le niveau d'activité du début 2008. »

Il n'est donc a priori pas sûr que la croissance ait retrouvé un rythme suffisant pour engendrer spontanément un gonflement du nombre des emplois dans le secteur concurrentiel, lequel en a perdu beaucoup l'an dernier.

Horizon incertain

Le gouvernement a récemment revu sa prévision de croissance annuelle, passée de 0,7 à 1,4 %. Mais, comme le rappelle Pierre Delfaud, professeur à l'université Montesquieu-Bordeaux 4, « on considérait jusqu'à ces dernières années » qu'il fallait une croissance de 2 % pour créer des emplois. « Bien sûr, ajoute l'universitaire girondin, cette proportion doit être un peu revue à la baisse du fait du poids de plus en plus important des emplois de services, où les gains de productivité sont moindres. » Mais, a priori, la timide reprise en cours ne devrait pas se traduire par un torrent de nouvelles offres sur le marché du travail.

Sur ce plan, l'horizon paraît d'autant plus incertain que les répercussions d'une crise économique en termes d'emploi continuent ordinairement à se faire sentir quelque temps après le début de l'amélioration conjoncturelle. « En général, rappelle Xavier Timbeau, il y a en France un décalage de deux ans entre la détérioration de la situation économique et la fin de ses conséquences sur l'emploi. »

Une analyse du tissu économique confirme en effet que beaucoup d'entreprises n'ont pas jusqu'ici ajusté leurs effectifs à proportion de leur chute d'activité.

« Il y a eu un recours massif au chômage partiel et à des plans de formation partiellement financés par les pouvoirs publics », constate Pierre Delfaud. Mais, dans certaines branches (métallurgie, sous-traitance aéronautique), il est malheureusement difficile d'imaginer que le flot des suppressions d'emplois se tarisse significativement, car les sureffectifs affectent la compétitivité même des entreprises.

Effet positif

Cependant, même s'ils ne sont pas forcément synonymes de créations d'emplois, certains facteurs pourraient avoir un effet positif sur les chiffres bruts du chômage. En effet, d'une part, le papy-boom, qui se traduit par l'arrivée de classes d'âge très fournies à l'âge de la retraite, tend à comprimer le volume des demandeurs d'emploi. D'autre part, la mise en oeuvre de certaines mesures de traitement social du chômage permet de sortir provisoirement certains anciens salariés récemment licenciés du stock des demandeurs d'emploi. Tel est le cas de dispositifs comme la CRP (convention de reclassement personnalisé) et le CTP (contrat de transition professionnelle), qui concernent à ce jour quelque 150 000 personnes, un chiffre qui pourrait encore augmenter. « Dans ces conditions, estime Xavier Timbeau, les prochaines statistiques pourraient donner l'impression que le chômage se stabilise. » Mais, de là à envisager un vrai recul, il y a un grand pas que beaucoup d'économistes s'abstiendront sans doute de franchir en compagnie de Nicolas Sarkozy. De toute évidence, le président de la République a pris un risque politique en délivrant sa prophétie optimiste. On saura d'ici à quelques mois s'il l'a fait à bon escient ou s'il s'est brûlé les ailes.

Bon je ne suis pas aussi positif que notre président. Je ne m'attend pas à des miracles. Moi qui suit chômeuse, je ne pourrais trouver de travail tant que je n'aurais pas un véhicule u_u (Manque de transport en commun dans mon coin du sud ouest)

Je ne pourrais en chercher si je ne peux pas me déplacer. Sans compter que j'ai 20 ans donc je suis jeune et touché par le chômage par le manque d'expérience.

S'en ai finit pour moi ? xD...

"Il y aura moins de chômage", je traduis : il y aura plus de personnes radiées de la liste des demandeurs d'emploi et plus de personnes en formation ( ce qui ne veut pas dire qu'en sortant ils auront un emploi, mais en attendant ils ne sont pas chômeurs !! ).

Tout à fait d'accord ! Quand tu es à Pole Emploi, on dirait qu'ils font tout pour te radié. (Par exemple : j'ai failli être radié pour ne pas avoir reçu de convocation à un entretien... Tu fais le 3949, la ligne est toujours saturé ! Le comble : il manque de personnel...)