la lecture une affaire de famille
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la lecture une affaire de famille
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Le goût des livres s'acquiert-il dans l’enfance ? C'est ce que démontre une enquête de l’INSEE, « La lecture, une affaire de famille », parue en mai dans Insee Première, n°777. Elle révèle que les deux tiers des gros lecteurs d’aujourd’hui lisaient déjà entre 8 et 12 ans (période de référence choisie pour cette étude). A l’opposé, La moitié des non-lecteurs actuels ne lisait pas davantage à cette époque de la vie !
Le facteur familial apparaît prépondérant. « Le fait pour l'enfant de voir ses deux parents lire, mais aussi d'avoir des parents qui discutent avec lui de ses lectures, l'amène de façon quasi assurée à lire à l’âge adulte », commente Hélène Michaudon, auteur de L'enquête. L’école a aussi une influence : plus les personnes réussissent dans leurs études, plus elles sont familières des livres. Ainsi, 59% des détenteurs d'un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat étaient des lecteurs réguliers entre 8 et 12 ans ; seuls 19% des sans diplôme avaient le même comportement. Mais là aussi, la famille a son mot à dire. « On trouve deux fois plus de lecteurs parmi ceux qui étaient à la fois aidés, contrôlés et encouragés par leurs parents dans leur travail scolaire que parmi ceux qui n’avaient aucun soutien. Les familles qui se montraient favorables à la poursuite des études favorisaient également la pratique de la lecture chez leurs enfants. Même lorsque les parents n’étaient que peu diplômés, mais attachaient de l'importance à l'école, les enfants étaient plus souvent lecteurs. » Toutefois, précise l’étude, la lecture n'est pas « seulement une activité rentable en milieu scolaire, et à ce titre, encouragée par des parents sensibilisés à importance des études ». Elle est aussi une pratique « légitime » dans tes familles bénéficiant d'un capital culturel élevé. Autre constante : la lecture fait toujours plus recette auprès du sexe féminin. Les filles lisent davantage dans Leur enfance (72%, contre 57% des garçons), et plus assidûment.
Une influence qui s’affaiblit
Cependant, observe Hélène Michaudon, « il n’y a pas déterminisme complet ». Si la transmission par imitation est importante, elle n'a pas vertu de loi : 28% des enfants de parents non-lecteurs étaient des lecteurs réguliers ; à l’opposé, 18% des enfants qui ont « été à bonne école » n'ouvraient jamais un livre ! De plus, chez tes jeunes générations, l’influence parentale semble perdre de sa force, les individus de moins de 40 ans aujourd'hui étant « plus enclins à prendre le contre-pied de l'attitude parentale, dans un sens comme dans l'autre ». Mais quand les enfants font par la suite des études, « ils reprennent plus facilement à leur compte les habitudes parentales de lecture, ou les acquièrent s'ils n'en avaient pas l'exemple ». L’école perd aussi de son emprise : « On compte moins de gros lecteurs chez diplômés qu'il y a une trentaine d'années, constate Hélène Michaudon. Sans doute parce que les matières scientifiques et techniques ont pris le pas sur les matières littéraires. A l'opposé, les jeunes non-diplômés sont davantage lecteurs que ceux qui étaient dans la même situation il y a trente ans. Car la production croissante d'ouvrages destinés aux jeunes permet à ceux, moins spontanément tournés vers la lecture, de trouver tout de Depuis ses 18 ans, Mamadou lit en moyenne quatre livres par semaine. Sans diplôme, il décroche un emploi de concierge qui lui en laisse le temps. Avec son salaire, il se paye des cours particuliers, les cours Dagan, prodigués par une vieille dame qui enseigne l’histoire de l’art, l’écriture de scénario et la littérature. C’est cette enseignante qui l’incite à s’accrocher à Descends, Moise, de Faulkner. «Elle me disait : « Les grands auteurs, ça se mérite. »” Et je me suis mis dans la peau du personnage.»
Nouvelles sensations
« Quand j’ai lu Proust, j’ai vu qu’il y avait des propositions de mots, de phrases, de sensations. Ça m’a appris à nommer. Quand j’étais petit, j’avais horreur de l’écrit. Pour moi, la littérature est du domaine de l’oral. J’entends la petite voix qui raconte. ».
LA LECTURE, UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Le goût des livres s'acquiert-il dans l’enfance ? C'est ce que démontre une enquête de l’INSEE, « La lecture, une affaire de famille », parue en mai dans Insee Première, n°777. Elle révèle que les deux tiers des gros lecteurs d’aujourd’hui lisaient déjà entre 8 et 12 ans (période de référence choisie pour cette étude). A l’opposé, La moitié des non-lecteurs actuels ne lisait pas davantage à cette époque de la vie !
Le facteur familial apparaît prépondérant. « Le fait pour l'enfant de voir ses deux parents lire, mais aussi d'avoir des parents qui discutent avec lui de ses lectures, l'amène de façon quasi assurée à lire à l’âge adulte », commente Hélène Michaudon, auteur de L'enquête. L’école a aussi une influence : plus les personnes réussissent dans leurs études, plus elles sont familières des livres. Ainsi, 59% des détenteurs d'un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat étaient des lecteurs réguliers entre 8 et 12 ans ; seuls 19% des sans diplôme avaient le même comportement. Mais là aussi, la famille a son mot à dire. « On trouve deux fois plus de lecteurs parmi ceux qui étaient à la fois aidés, contrôlés et encouragés par leurs parents dans leur travail scolaire que parmi ceux qui n’avaient aucun soutien. Les familles qui se montraient favorables à la poursuite des études favorisaient également la pratique de la lecture chez leurs enfants. Même lorsque les parents n’étaient que peu diplômés, mais attachaient de l'importance à l'école, les enfants étaient plus souvent lecteurs. » Toutefois, précise l’étude, la lecture n'est pas « seulement une activité rentable en milieu scolaire, et à ce titre, encouragée par des parents sensibilisés à importance des études ». Elle est aussi une pratique « légitime » dans tes familles bénéficiant d'un capital culturel élevé. Autre constante : la lecture fait toujours plus recette auprès du sexe féminin. Les filles lisent davantage dans Leur enfance (72%, contre 57% des garçons), et plus assidûment.
Une influence qui s’affaiblit
Cependant, observe Hélène Michaudon, « il n’y a pas déterminisme complet ». Si la transmission par imitation est importante, elle n'a pas vertu de loi : 28% des enfants de parents non-lecteurs étaient des lecteurs réguliers ; à l’opposé, 18% des enfants qui ont « été à bonne école » n'ouvraient jamais un livre ! De plus, chez tes jeunes générations, l’influence parentale semble perdre de sa force, les individus de moins de 40 ans aujourd'hui étant « plus enclins à prendre le contre-pied de l'attitude parentale, dans un sens comme dans l'autre ». Mais quand les enfants font par la suite des études, « ils reprennent plus facilement à leur compte les habitudes parentales de lecture, ou les acquièrent s'ils n'en avaient pas l'exemple ». L’école perd aussi de son emprise : « On compte moins de gros lecteurs chez diplômés qu'il y a une trentaine d'années, constate Hélène Michaudon. Sans doute parce que les matières scientifiques et techniques ont pris le pas sur les matières littéraires. A l'opposé, les jeunes non-diplômés sont davantage lecteurs que ceux qui étaient dans la même situation il y a trente ans. Car la production croissante d'ouvrages destinés aux jeunes permet à ceux, moins spontanément tournés vers la lecture, de trouver tout de Depuis ses 18 ans, Mamadou lit en moyenne quatre livres par semaine. Sans diplôme, il décroche un emploi de concierge qui lui en laisse le temps. Avec son salaire, il se paye des cours particuliers, les cours Dagan, prodigués par une vieille dame qui enseigne l’histoire de l’art, l’écriture de scénario et la littérature. C’est cette enseignante qui l’incite à s’accrocher à Descends, Moise, de Faulkner. «Elle me disait : « Les grands auteurs, ça se mérite. »” Et je me suis mis dans la peau du personnage.»
Nouvelles sensations
« Quand j’ai lu Proust, j’ai vu qu’il y avait des propositions de mots, de phrases, de sensations. Ça m’a appris à nommer. Quand j’étais petit, j’avais horreur de l’écrit. Pour moi, la littérature est du domaine de l’oral. J’entends la petite voix qui raconte. ».
Anne Diatkine, Libération, le 13/10/2000.
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