sujet : la violence à l'école
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sujet : la violence à l'école
J'ai retrouvé le sujet tombé en 2010 en Aquitaine :
L’école est-elle cet univers ultra-violent que l’on présente parfois ? Si la violence scolaire suscite des débats pleins d’émotion, les mesures statistiques et l’analyse des chercheurs nuancent fortement ces représentations.
Racket, attaque au couteau, viols, trafics de drogue, guerre des gangs, agressions gratuites filmées sur les téléphones portables : la succession des faits divers médiatisés nous persuaderait facilement que les collégiens et les lycéens français vivent dans un univers ultra-violent. Les statistiques nous disent pourtant le contraire. Selon les données recueillies par le nouveau dispositif Sivis, un peu moins de 12 élèves sur mille ont été impliqués dans un incident violent au cours de l’année scolaire 2007-2008, ce qui laisse 98,8 % des élèves des lycées et collèges à l’abri de la violence. Encore faut-il souligner que ces incidents étaient pour 37,5 % d’entre eux des insultes ou des menaces, pour 15 % des vols et des dégradations et pour 36,5 % de la violence physique sans arme. Autrement dit, les actes de violences graves dont les médias se font régulièrement l’écho ne représentent au total que 8,2 % de l’ensemble des violences enregistrées. Le lecteur un peu mathématicien en aura déjà déduit que selon ces statistiques, c’est moins d’un élève sur mille (0,1 %) qui a été impliqué dans une de ces violences spectaculaires qui émeuvent l’opinion publique. À ce premier constat, il faut ajouter ce que répètent depuis plus de vingt-cinq ans toutes les enquêtes disponibles : ces actes de violence ne se rencontrent que dans une minorité d’établissements, particulièrement dans certains collèges ou lycées professionnels qui accueillent des publics difficiles. Alors pourquoi un problème aussi peu significatif statistiquement provoque-t-il autant d’émotion dans la société contemporaine ?
Quelle fiabilité des outils statistiques ?
D’abord parce que 0,1 % des 5,2 millions d’élèves que scolarisent aujourd’hui les collèges, les lycées et les lycées professionnels, cela représente en valeur absolue plus de 5 000 élèves. Ce qui est faiblement significatif d’un point de vue statistique constitue dans la réalité quotidienne un problème qui touche en fait 5 000 familles par an. Ensuite, parce que la société contemporaine tolère de moins en moins la violence, particulièrement à l’égard des mineurs. La sécurité de tous et la protection des enfants et des adolescents sont devenues des valeurs fondamentales qui rendent intolérable une violence à laquelle la société était encore accoutumée il y a peu. En 1962, le cinéaste Yves Robert a obtenu le prix Jean Vigo pour un film, La Guerre des boutons, qui proposait une vision folklorique et amusée d’une société rurale où les enfants se battaient avec des frondes ou des bâtons, s’arrachaient leurs vêtements et se faisaient rosser par leurs parents quand leurs méfaits étaient découverts. C’était aussi une époque où les « bagarres » dans les cours de récréation étaient fréquentes et souvent encouragées par des spectateurs qui n’hésitaient pas à crier par exemple : « Du sang, du sang ! » Enfin, la violence scolaire nous émeut aujourd’hui particulièrement parce qu’elle touche parfois les enseignants, même si c’est très rarement. Le fait que quatre faits graves déclarés sur dix soient des agressions verbales d’élèves envers le personnel est encore une fois statistiquement peu significatif, mais néanmoins largement suffisant pour être perçu comme le témoignage de la crise de l’autorité que connaissent aujourd’hui nos sociétés et qui constitue un facteur d’inquiétude collective.
Mais il est aussi difficile de proposer une mesure objective de la violence scolaire parce que la fiabilité des outils statistiques n’est jamais pleinement assurée. En 2000, Jacques Dupâquier, ancien directeur d’études à l’EHESS, regrettait dans un rapport de l’Académie des sciences morales et politiques le manque de fiabilité des enquêtes disponibles en raison de la disparité des situations observées et de l’instabilité des définitions de la violence. Ce rapport a été, avec d’autres, à l’origine de la mise en œuvre à la rentrée 2001 du logiciel Signa, qui centralisait les données recueillies dans chaque établissement et qui était supposé fournir des informations objectives. Pourtant, en janvier 2007, Signa était jugé insuffisamment fiable et remplacé par l’actuel dispositif intitulé Sivis. Sivis ne retient plus que les incidents « graves », qui entrent dans un cadre relativement précis : discrimination raciste ou sexuelle, usage d’une arme, contrainte ou menaces, blessures ou préjudice financier justifiant une plainte ou un conseil de discipline. Autrement dit, il faut que les agressions physiques soient vraiment brutales, que les injures soient très explicitement racistes, sexistes ou homophobes et que les vols ou le racket concernent des objets coûteux pour que l’incident soit signalé.
Des petits incidents aux violences brutales…
Si Sivis écarte les incidents mineurs (bousculades, petites empoignades, menaces et injures « classiques », petits chapardages), c’est pour des raisons en apparence objectives : d’une part ces incidents existent depuis toujours et ne sont donc pas spécifiques au contexte contemporain, d’autre part leur appréciation est extrêmement subjective. C’est ce qui biaisait les résultats de Signa, puisque le même incident pouvait être signalé par un établissement et pas par un autre. Pourtant, tous les chercheurs accordent à l’inverse beaucoup d’importance à ces petits incidents, qu’ils intitulent incivilités ou microviolences. Ils soulignent que leur répétition entretient une tension permanente qui favorise à terme l’émergence d’une violence plus brutale, et qui peut aussi être le signe d’un harcèlement dont sont victimes les élèves les plus fragiles (school-bullying en anglais). En outre, alors que Sivis ne retient pas ces incidents mineurs pour les élèves, il le fait pour les personnels de l’Éducation nationale, au motif que dans ce cas, tout incident constitue une « atteinte grave envers l’institution scolaire ». Or, si un même incident peut être jugé plus grave lorsqu’il concerne un personnel de l’établissement que lorsqu’il concerne un élève, c’est que ce dernier est renvoyé à un statut d’infériorité [/b]civique, un peu comme le citoyen lambda face au policier ou au juge. Le choix méthodologique repose donc sur une conception de l’école inscrite dans une logique politique particulière, qui considère qu’une agression contre un adulte est plus grave qu’une agression contre un autre élève. L’actuel ministre de l’Éducation nationale a d’ailleurs envisagé en mai dernier, à la suite de l’agression d’une enseignante par un élève, d’assermenter les personnels des lycées et des collèges pour leur conférer un pouvoir de police.
Il est donc bien difficile aujourd’hui d’adopter le point de vue dépassionné des sciences humaines lorsque l’on traite du problème de la violence à l’école. Alors que le chercheur veut comprendre et se fait un devoir de « taire ses sentiments », pour reprendre une formule de Claude Lévi-Strauss, la violence scolaire est devenue un objet d’angoisse collective qui incite les médias, les politiques et une grande partie de l’opinion publique à n’aborder la question que sur le registre de l’émotion et de la dramatisation.
1/ Présentez le sujet et dégager la problématique du texte.
2/ Présentez les idées principales du texte de façon structurée et sans dépasser une quinzaine de lignes.
3/ Commentez le passage "en outre alors que le SIVIS..... infériorité civique" dans le texte en donnant votre avis personnel.
Je laisse le sujet une semaine, le temps que ceux qui le désire fasse tranquillement le sujet (2h00 en conditions réelles)
Bon courage !!!
Invité- Invité
Re: sujet : la violence à l'école
Merci à toi !
clea6677- Surmotivé(e) par le forum
- Messages : 494
Date d'inscription : 06/12/2010
Age : 47
Re: sujet : la violence à l'école
Je suis tombée sur ce sujet dans un concours blanc fais avec la prépa.
La question 3 m'as posé plus de problème que les autres mais enfin j'ai bien aimé ce sujet ..
La question 3 m'as posé plus de problème que les autres mais enfin j'ai bien aimé ce sujet ..
Invité- Invité
Re: sujet : la violence à l'école
Merci à toi pour ce sujet .
J'esssairais de le faire tranquillement ce week-end
J'esssairais de le faire tranquillement ce week-end
clea6677- Surmotivé(e) par le forum
- Messages : 494
Date d'inscription : 06/12/2010
Age : 47
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