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Message par Invité Lun 22 Mar - 6:21

MAMADOU N'DONGO, LECTEUR :
« J’entends la voix qui raconte »



Mamadou N’Dongo avertit : « Non seulement je lis tout le temps, mais de plus je suis écrivain. » Il a publié ces deux dernières années un recueil de nouvelles, L’histoire qui s’amouracha d’une âme, et un roman, l’Errance de Sidika Bâ, à L’Harmattan, qui ont reçu « un accueil très encourageant ». On insiste : « Ecrivain ? Mais encore ? » Il réplique : « Ecrivain. C’est tout. Ecrivain à plein temps. » Mamadou concède qu’il a d’autres occupations alimentaires…

Rien ne laisse deviner que Mamadou n’a pas toujours été un grand lecteur, ou même un lecteur tout court, ni qu’il a grandi dans une cité à Drancy et qu’il était « un échec scolaire » jusqu’à ses 18 ans. Jusque-là, Mamadou était un cancre. « La scolarité nous tirait vers le bas. C’était décourageant de sentir qu’on était pris pour des idiots. » Les livres, « c’était les autres ». Son père, à la retraite aujourd’hui, était chauffeur livreur, sa mère, femme au foyer. Les livres n’étaient pas des objets hostiles. « J’aimais beaucoup leur forme. Surtout les dictionnaires, avec leurs illustrations et tous ces mots expliqués. » Simplement, c’étaient de grands absents.

Aujourd’hui, Mamadou affiche syntaxe impeccable, diction pure, mots qui coulent sans défaillance. (…).

Que s’est-t-il passé pour que Mamadou se mette à dévorer Proust, Faulkner, Dostoïevski ? Simple… Pendant des années, à chaque saison froide, il allait en bande à la bibliothèque pour se réchauffer. Les garçons désespéraient les bibliothécaires, qui essayaient de les inciter à la lecture. En vain. Mais un jour, surprise, Mamadou feuillette au hasard un livre dont la quatrième de couverture lui plaît : Hercule Poirot contre ABC. Mamadou garde encore en mémoire la stupéfaction de la bibliothécaire. « Ma famille était partie en Afrique où je devais les rejoindre. J’étais seul à la maison. Les deux télés sont tombées en panne. Je m’ennuyais. » Les deux télés en panne, comme une bonne fée incitant à la lecture?? Après cet Hercule Poirot, malgré les télés réparées, Mamadou récidive. Il emprunte des polars et de la science-fiction. « Jusqu’au moment où j’en ai eu marre. Toujours les mêmes histoires, racontées de la même manière. » De nouveau, Mamadou s’approche des bibliothécaires et leur demande si elles n’ont pas un livre qui va l’intéresser réellement. « Elles ont réfléchi très longtemps. » Avant de lui proposer un ouvrage d’Edgar Allen Poe. « Il utilisait des mots que je ne connaissais pas. Je me suis mis à les insérer dans la conversation. Mes amis me traitaient de pédant. » Déjà, lorsqu’il commence à fréquenter la bibliothèque sans prétexte de météo, Mamadou doit affronter les quolibets : « T’es au courant qu’il n’y a pas d’images ? C’est épais ! »

« Ça se mérite. »

nombreux stéréotypes sociaux qui s'opposent à la pratique de la lecture. L'antique méfiance, et donc le mépris, envers une occupation qui ne met en œuvre aucune des traditionnelle qualités viriles, a pu s'atténuer, se nuancer, changer de langage, elle n'en n'est pas moins répandue de façon latente dans beaucoup de milieux. Une attitude assez répandue est de considérer que la lecture est "bonne pour les autres", et en particulier – avec une subtile nuance d'hostilité - pour ceux qui n'ont rien de mieux à faire. Or, toute lecture étant, dans une certaine mesure, active, il faut vouloir lire pour lire. Une des principales causes de la non-lecture est que, malgré les progrès de l'éducation et la généralisation des études, le livre, pour la masse, reste un étranger.
Robert Escarpit, "La faim de lire", article paru dans Le courrier de l'UNESCO, 1973.

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