Pourquoi des adjuvants dans les vaccins ?
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Pourquoi des adjuvants dans les vaccins ?
Le Pr Michèle German, immunologiste et membre de l'Académie nationale de pharmacie, répond à la question d'un internaute.
Depuis plus de cinquante ans, de nombreux vaccins contiennent des adjuvants. Ce sont des substances ajoutées à la préparation vaccinale et destinées à renforcer l'efficacité du vaccin. Ils permettent de diminuer, dans chaque dose de vaccin, la quantité de la substance active, l'antigène. L'adjuvant n'est pas obligatoire, il a pour but d'augmenter, d'accélérer, de prolonger et de diversifier la réponse immunitaire spécifique recherchée aux antigènes vaccinaux. Parmi les vaccins contre la grippe saisonnière, seul celui qui en contient protège les personnes âgées, dont le système immunitaire répond moins bien aux vaccins. En cas de pandémie virale, quand il est essentiel de pouvoir développer et produire rapidement des doses suffisantes de vaccin contre la souche virale identifiée pour couvrir la population, l'utilisation d'un adjuvant permet de réduire la quantité d'antigène par dose de vaccin et d'en produire ainsi davantage de doses, tout en conservant une réponse vaccinale optimale. Les adjuvants permettent aussi de réduire le nombre d'injections nécessaires, la protection étant bonne dès la première injection. La protection peut même s'exercer contre des souches ayant subi une mutation.
Les sels d'aluminium sont utilisés depuis les années 1950, mais une grande variété d'autres adjuvants nouveaux est en cours d'évaluation. Dans les vaccins contre la grippe pandémique A (H1N1) v, on utilise des adjuvants de type émulsions huile-dans-eau biodégradables, à base de squalène. Ils sont bien tolérés et n'induisent que des réactions locales au point d'injection ou des réactions générales (fièvre, malaise, frissons, céphalées, fatigue), toutes modérées et disparaissant après un ou deux jours, sans traitement.
Mais les adjuvants sont régulièrement montrés du doigt : «myofasciite à macrophages», syndrome de la guerre du Golfe, Guillain Barré, ils ont été rendus responsables de maladies graves ou mystérieuses, même si aucun lien de causalité n'a jamais pu être prouvé. Aux États-Unis, où les adjuvants ont été supprimés sous la pression de l'opinion, c'est l'augmentation consécutive de la dose d'antigène qui fait débat : 5 fois plus dans les vaccins américains que dans les vaccins européens avec adjuvant ! Or, selon l'OMS, depuis 1997, plus de 20 millions de doses de vaccin antigrippal avec adjuvant ont été administrées sans aucune réaction indésirable grave.
Les études épidémiologiques n'ont pas permis d'établir un lien entre l'utilisation de vaccins avec adjuvant et l'apparition d'effets indésirables sévères. C'est donc uniquement par précaution que les personnes immunologiquement plus vulnérables, comme les femmes enceintes, les très jeunes enfants ou les personnes immunodéprimées reçoivent des vaccins sans adjuvant. En cas d'aggravation de la pandémie de grippe A (H1N1) v, l'efficacité de ces vaccins aurait pu être insuffisante et le Haut Conseil de la santé publique avait prévu une seconde injection.
Les adjuvants ne sont donc pas obligatoires dans la composition de tous les vaccins, seulement ceux dont l'antigène ne stimule pas assez le système immunitaire (grippe), mais leurs avantages l'emportent largement sur leurs risques supposés. Ils permettent d'améliorer les réponses immunitaires, surtout chez les personnes âgées. Ils permettent de diminuer les quantités d'antigène nécessaires, donc de produire plus de doses de vaccin, et de réduire le nombre d'injections, ce qui assure une protection plus rapide de la population et facilite la logistique. Dans les situations d'urgence, c'est grâce aux adjuvants que l'on peut disposer plus rapidement de doses suffisantes de vaccins, avec une excellente efficacité, une bonne tolérance et une mobilisation minimale du personnel de santé nécessaire. Voilà pourquoi la polémique autour des adjuvants ne doit pas mettre en cause les bienfaits de la vaccination.
Lefigaro.fr
Depuis plus de cinquante ans, de nombreux vaccins contiennent des adjuvants. Ce sont des substances ajoutées à la préparation vaccinale et destinées à renforcer l'efficacité du vaccin. Ils permettent de diminuer, dans chaque dose de vaccin, la quantité de la substance active, l'antigène. L'adjuvant n'est pas obligatoire, il a pour but d'augmenter, d'accélérer, de prolonger et de diversifier la réponse immunitaire spécifique recherchée aux antigènes vaccinaux. Parmi les vaccins contre la grippe saisonnière, seul celui qui en contient protège les personnes âgées, dont le système immunitaire répond moins bien aux vaccins. En cas de pandémie virale, quand il est essentiel de pouvoir développer et produire rapidement des doses suffisantes de vaccin contre la souche virale identifiée pour couvrir la population, l'utilisation d'un adjuvant permet de réduire la quantité d'antigène par dose de vaccin et d'en produire ainsi davantage de doses, tout en conservant une réponse vaccinale optimale. Les adjuvants permettent aussi de réduire le nombre d'injections nécessaires, la protection étant bonne dès la première injection. La protection peut même s'exercer contre des souches ayant subi une mutation.
Les sels d'aluminium sont utilisés depuis les années 1950, mais une grande variété d'autres adjuvants nouveaux est en cours d'évaluation. Dans les vaccins contre la grippe pandémique A (H1N1) v, on utilise des adjuvants de type émulsions huile-dans-eau biodégradables, à base de squalène. Ils sont bien tolérés et n'induisent que des réactions locales au point d'injection ou des réactions générales (fièvre, malaise, frissons, céphalées, fatigue), toutes modérées et disparaissant après un ou deux jours, sans traitement.
Mais les adjuvants sont régulièrement montrés du doigt : «myofasciite à macrophages», syndrome de la guerre du Golfe, Guillain Barré, ils ont été rendus responsables de maladies graves ou mystérieuses, même si aucun lien de causalité n'a jamais pu être prouvé. Aux États-Unis, où les adjuvants ont été supprimés sous la pression de l'opinion, c'est l'augmentation consécutive de la dose d'antigène qui fait débat : 5 fois plus dans les vaccins américains que dans les vaccins européens avec adjuvant ! Or, selon l'OMS, depuis 1997, plus de 20 millions de doses de vaccin antigrippal avec adjuvant ont été administrées sans aucune réaction indésirable grave.
Les études épidémiologiques n'ont pas permis d'établir un lien entre l'utilisation de vaccins avec adjuvant et l'apparition d'effets indésirables sévères. C'est donc uniquement par précaution que les personnes immunologiquement plus vulnérables, comme les femmes enceintes, les très jeunes enfants ou les personnes immunodéprimées reçoivent des vaccins sans adjuvant. En cas d'aggravation de la pandémie de grippe A (H1N1) v, l'efficacité de ces vaccins aurait pu être insuffisante et le Haut Conseil de la santé publique avait prévu une seconde injection.
Les adjuvants ne sont donc pas obligatoires dans la composition de tous les vaccins, seulement ceux dont l'antigène ne stimule pas assez le système immunitaire (grippe), mais leurs avantages l'emportent largement sur leurs risques supposés. Ils permettent d'améliorer les réponses immunitaires, surtout chez les personnes âgées. Ils permettent de diminuer les quantités d'antigène nécessaires, donc de produire plus de doses de vaccin, et de réduire le nombre d'injections, ce qui assure une protection plus rapide de la population et facilite la logistique. Dans les situations d'urgence, c'est grâce aux adjuvants que l'on peut disposer plus rapidement de doses suffisantes de vaccins, avec une excellente efficacité, une bonne tolérance et une mobilisation minimale du personnel de santé nécessaire. Voilà pourquoi la polémique autour des adjuvants ne doit pas mettre en cause les bienfaits de la vaccination.
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