Près de la moitié des SDF souffrent de troubles mentaux
Page 1 sur 1
Près de la moitié des SDF souffrent de troubles mentaux
«À condition qu'il soit correctement soigné et pris en charge, un schizophrène n'est pas plus dangereux qu'une personne que l'on pourrait qualifier de normale», explique Jean-Pierre Olier, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne à Paris.
Population très touchée par les maladies psychiques, les SDF pourraient bénéficier d'un programme de soins testé dans quatre grandes villes françaises.
Les chiffres sont terribles : 30 à 50 % des personnes sans domicile fixe (SDF) sont atteintes de très graves maladies psychiques : schizophrénie ou troubles bipolaires sévères. Des personnes livrées à elles-mêmes, sans soins, désocialisées et souvent atteintes d'alcoolisme et de toxicomanie. «Or, on sait aujourd'hui que ces trois facteurs multiplient par huit le risque de délinquance et de criminalité avec des conséquences graves, d'abord pour ces malades eux-mêmes, mais aussi pour les autres», explique le professeur Jean-Pierre Olier, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, qui se refuse pourtant à stigmatiser cette population. «À condition qu'il soit correctement soigné et pris en charge, un schizophrène n'est pas plus dangereux qu'une personne que l'on pourrait qualifier de normale», poursuit-il.
Soigner les SDF. Ou plutôt les personnes «sans chez soi» comme il les appelle. C'est la mission que Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a confiée au Dr Vincent Girard, psychiatre de rue à Marseille, qui va mener à partir de la fin de l'année dans quatre grandes villes françaises (Lille, Marseille, Toulouse, Paris) une expérimentation prometteuse inspirée de la méthode Housing First (en français «un chez soi d'abord») testée avec succès depuis vingt ans aux États-Unis et au Canada.
«Les résultats montrent que le fait de proposer un logement à des malades psychiques sans abri réduit de 70 % le risque d'incarcération», explique le Dr Girard.
Baisse de la criminalité
La seule contrainte qui sera imposée à ces malheureux (une centaine dans chaque ville dans un premier temps) sera d'accepter la visite quotidienne d'un travailleur social. «La petite expérience que nous avons déjà commencé à mener sur Marseille montre que l'on arrive à soigner ces personnes chez elles et à les rétablir jusqu'à un certain niveau sans qu'il soit nécessaire de les hospitaliser, poursuit-il. Le tout avec un rapport coût-efficacité très bon tant du point de vue médical que social.»
Les expériences nord-américaines montrent en effet que la délinquance et la criminalité ont baissé de 20 à 50 % selon les villes et que la consommation de soins souvent très lourds, beaucoup de ces personnes étant admises en réanimation dans un état désespéré, est en chute libre.
Sur le plan pratique, le patient règle son loyer souvent modique au propriétaire, grâce à son allocation adulte handicapé.
«J'espère au final convaincre les politiques qu'il vaut mieux aider ces malades à trouver un logement. Cela revient, à tout point de vue, beaucoup moins cher que de les laisser mourir. Leur espérance de vie ne dépasse pas 35 à 40 ans.»
Lefigaro.fr
Population très touchée par les maladies psychiques, les SDF pourraient bénéficier d'un programme de soins testé dans quatre grandes villes françaises.
Les chiffres sont terribles : 30 à 50 % des personnes sans domicile fixe (SDF) sont atteintes de très graves maladies psychiques : schizophrénie ou troubles bipolaires sévères. Des personnes livrées à elles-mêmes, sans soins, désocialisées et souvent atteintes d'alcoolisme et de toxicomanie. «Or, on sait aujourd'hui que ces trois facteurs multiplient par huit le risque de délinquance et de criminalité avec des conséquences graves, d'abord pour ces malades eux-mêmes, mais aussi pour les autres», explique le professeur Jean-Pierre Olier, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, qui se refuse pourtant à stigmatiser cette population. «À condition qu'il soit correctement soigné et pris en charge, un schizophrène n'est pas plus dangereux qu'une personne que l'on pourrait qualifier de normale», poursuit-il.
Soigner les SDF. Ou plutôt les personnes «sans chez soi» comme il les appelle. C'est la mission que Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a confiée au Dr Vincent Girard, psychiatre de rue à Marseille, qui va mener à partir de la fin de l'année dans quatre grandes villes françaises (Lille, Marseille, Toulouse, Paris) une expérimentation prometteuse inspirée de la méthode Housing First (en français «un chez soi d'abord») testée avec succès depuis vingt ans aux États-Unis et au Canada.
«Les résultats montrent que le fait de proposer un logement à des malades psychiques sans abri réduit de 70 % le risque d'incarcération», explique le Dr Girard.
Baisse de la criminalité
La seule contrainte qui sera imposée à ces malheureux (une centaine dans chaque ville dans un premier temps) sera d'accepter la visite quotidienne d'un travailleur social. «La petite expérience que nous avons déjà commencé à mener sur Marseille montre que l'on arrive à soigner ces personnes chez elles et à les rétablir jusqu'à un certain niveau sans qu'il soit nécessaire de les hospitaliser, poursuit-il. Le tout avec un rapport coût-efficacité très bon tant du point de vue médical que social.»
Les expériences nord-américaines montrent en effet que la délinquance et la criminalité ont baissé de 20 à 50 % selon les villes et que la consommation de soins souvent très lourds, beaucoup de ces personnes étant admises en réanimation dans un état désespéré, est en chute libre.
Sur le plan pratique, le patient règle son loyer souvent modique au propriétaire, grâce à son allocation adulte handicapé.
«J'espère au final convaincre les politiques qu'il vaut mieux aider ces malades à trouver un logement. Cela revient, à tout point de vue, beaucoup moins cher que de les laisser mourir. Leur espérance de vie ne dépasse pas 35 à 40 ans.»
Lefigaro.fr
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum