Personnes agées:Le plan francais contre dépendance
Page 1 sur 1
Personnes agées:Le plan francais contre dépendance
Nicolas Sarkozy avait promis en 2007 de prendre en charge les plus fragiles. En 2050, les plus de 85 ans seront près de 5 millions.
Alors que l'on compte aujourd'hui plus de 1,1 million de personnes âgées dépendantes et que ce chiffre est amené à croître de 1 à 2 % par an d'ici à 2040, la prise en charge des plus fragiles s'est imposée comme un sujet économique et sociétal majeur. Promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, l'idée de créer un «cinquième risque» (en référence aux quatre branches de la Sécurité sociale : maladie, retraites, famille, accidents du travail) pour répondre à ce bouleversement démographique a été relancée en janvier par le chef de l'État. Mais le «défi de la dépendance», qualifié de chantier prioritaire, ne devrait finalement pas être relevé avant 2011, bloqué par l'épineux dossier des retraites.
Faire face à la «déferlante grise» pose bien entendu en premier lieu la question du financement de ce nouveau champ de protection sociale. Le système actuel, complexe, est loin de pouvoir répondre aux besoins d'une population vieillissante. Car les plus de 85 ans, âge moyen d'entrée en maison de retraite, devraient être deux fois plus nombreux en 2020 pour atteindre 2,1 millions de personnes et peut-être 4,8 millions en 2050. «Le financement par la solidarité nationale ne sera pas remis en cause», promet-on au cabinet du ministre du Travail, Xavier Darcos, et chez Nora Berra, secrétaire d'État aux Aînés. Reste que le cinquième risque devrait également s'appuyer sur la solidarité familiale, la prévoyance via les assurances et faire entrer dans le jeu le patrimoine des bénéficiaires des aides.
Au-delà d'une nouvelle articulation financière, le modèle de fonctionnement de la France grisonnante reste à inventer. Comment les Français veulent-ils et vont-ils vieillir ? Cette interrogation sera au cœur de la mission Vivre chez soi, lancée aujourd'hui par la secrétaire d'État aux Aînés. Elle comprendra six ateliers de travail animés par des personnalités et des spécialistes du secteur et chargés de trouver des mesures concrètes pour favoriser le maintien à domicile. Les thèmes abordés iront du diagnostic «autonomie de l'habitat» à la prévention des discriminations des personnes âgées en passant par les services à la personne. Sous la houlette d'Alain Franco, spécialiste en gériatrie, des propositions seront élaborées d'ici à trois mois.
Il s'agit donc de permettre aux huit Français sur dix qui disent vouloir passer leurs vieux jours dans l'intimité de leur domicile de réaliser leur souhait. «Il devient urgent de changer de cap en privilégiant le vivre chez soi, comme choix individuel et collectif, pour favoriser l'autonomie, la mobilité et la réalisation de projets de vie» , insiste Nora Berra. Le projet dépasse le sujet de la grande dépendance. Aujourd'hui déjà, plus de 90 % de personnes âgées de plus de 60 ans vivent à domicile. Et demain ? «La croissance du nombre des personnes âgées en incapacité n'est pas aussi spectaculaire qu'on le dit, tempère Bernard Ennuyer, sociologue et directeur de l'association Les amis, service à domicile. Aujourd'hui, environ 25 % des plus de 85 ans ont perdu leur autonomie. Demain, ils ne seront sans doute plus que 15 % dans ce cas.»
Inspirer une politique d'autonomie
En France, le degré d'incapacité se mesure en GIR, un classement retenu comme critère de l'attribution de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). GIR 1 équivaut ainsi à une dépendance totale et GIR 6 à l'absence de dépendance. Le nombre de personnes dites dépendantes est calculé en fonction du nombre de bénéficiaires de l'APA. Or, cette aide est attribuée à partir de GIR 4 et s'adresse donc en partie à des personnes relativement autonomes, ayant des difficultés à se lever mais capables de se déplacer chez elles par exemple.
La mission Vivre chez soi se propose d'œuvrer pour ce public qui ne connaît pas forcément la grande dépendance et de sensibiliser les sexagénaires à l'organisation de leur futur maintien à domicile. Une mission de prévention plus ambitieuse qu'elle en a l'air. Reste à savoir si elle suffira à inspirer la mise en œuvre d'une véritable politique d'autonomie et de mobilité pour les plus de 60 ans. En 2050, un tiers de la population sera concernée.
LIRE AUSSI
» Le gouvernement mise de plus en plus sur le maintien à domicile
Figaro
Alors que l'on compte aujourd'hui plus de 1,1 million de personnes âgées dépendantes et que ce chiffre est amené à croître de 1 à 2 % par an d'ici à 2040, la prise en charge des plus fragiles s'est imposée comme un sujet économique et sociétal majeur. Promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, l'idée de créer un «cinquième risque» (en référence aux quatre branches de la Sécurité sociale : maladie, retraites, famille, accidents du travail) pour répondre à ce bouleversement démographique a été relancée en janvier par le chef de l'État. Mais le «défi de la dépendance», qualifié de chantier prioritaire, ne devrait finalement pas être relevé avant 2011, bloqué par l'épineux dossier des retraites.
Faire face à la «déferlante grise» pose bien entendu en premier lieu la question du financement de ce nouveau champ de protection sociale. Le système actuel, complexe, est loin de pouvoir répondre aux besoins d'une population vieillissante. Car les plus de 85 ans, âge moyen d'entrée en maison de retraite, devraient être deux fois plus nombreux en 2020 pour atteindre 2,1 millions de personnes et peut-être 4,8 millions en 2050. «Le financement par la solidarité nationale ne sera pas remis en cause», promet-on au cabinet du ministre du Travail, Xavier Darcos, et chez Nora Berra, secrétaire d'État aux Aînés. Reste que le cinquième risque devrait également s'appuyer sur la solidarité familiale, la prévoyance via les assurances et faire entrer dans le jeu le patrimoine des bénéficiaires des aides.
Au-delà d'une nouvelle articulation financière, le modèle de fonctionnement de la France grisonnante reste à inventer. Comment les Français veulent-ils et vont-ils vieillir ? Cette interrogation sera au cœur de la mission Vivre chez soi, lancée aujourd'hui par la secrétaire d'État aux Aînés. Elle comprendra six ateliers de travail animés par des personnalités et des spécialistes du secteur et chargés de trouver des mesures concrètes pour favoriser le maintien à domicile. Les thèmes abordés iront du diagnostic «autonomie de l'habitat» à la prévention des discriminations des personnes âgées en passant par les services à la personne. Sous la houlette d'Alain Franco, spécialiste en gériatrie, des propositions seront élaborées d'ici à trois mois.
Il s'agit donc de permettre aux huit Français sur dix qui disent vouloir passer leurs vieux jours dans l'intimité de leur domicile de réaliser leur souhait. «Il devient urgent de changer de cap en privilégiant le vivre chez soi, comme choix individuel et collectif, pour favoriser l'autonomie, la mobilité et la réalisation de projets de vie» , insiste Nora Berra. Le projet dépasse le sujet de la grande dépendance. Aujourd'hui déjà, plus de 90 % de personnes âgées de plus de 60 ans vivent à domicile. Et demain ? «La croissance du nombre des personnes âgées en incapacité n'est pas aussi spectaculaire qu'on le dit, tempère Bernard Ennuyer, sociologue et directeur de l'association Les amis, service à domicile. Aujourd'hui, environ 25 % des plus de 85 ans ont perdu leur autonomie. Demain, ils ne seront sans doute plus que 15 % dans ce cas.»
Inspirer une politique d'autonomie
En France, le degré d'incapacité se mesure en GIR, un classement retenu comme critère de l'attribution de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). GIR 1 équivaut ainsi à une dépendance totale et GIR 6 à l'absence de dépendance. Le nombre de personnes dites dépendantes est calculé en fonction du nombre de bénéficiaires de l'APA. Or, cette aide est attribuée à partir de GIR 4 et s'adresse donc en partie à des personnes relativement autonomes, ayant des difficultés à se lever mais capables de se déplacer chez elles par exemple.
La mission Vivre chez soi se propose d'œuvrer pour ce public qui ne connaît pas forcément la grande dépendance et de sensibiliser les sexagénaires à l'organisation de leur futur maintien à domicile. Une mission de prévention plus ambitieuse qu'elle en a l'air. Reste à savoir si elle suffira à inspirer la mise en œuvre d'une véritable politique d'autonomie et de mobilité pour les plus de 60 ans. En 2050, un tiers de la population sera concernée.
LIRE AUSSI
» Le gouvernement mise de plus en plus sur le maintien à domicile
Figaro
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum