RECHERCHE. La Ligue contre le cancer oeuvre pour que les spécialistes de la région se connaissent

Inserm, CNRS, universités Bordeaux 1 et 2, Institut Bergonié. Les lieux de recherche contre le cancer ne manquent pas à Bordeaux. Pour autant, les chercheurs ne se connaissent pas forcément, explique le docteur Alain Le Treut, vice-président de la Ligue en Gironde, les équipes étant disséminées et en particulier les jeunes chercheurs qui arrivent dans la capitale aquitaine.

Les comités des huit départements de la région, de Charente et de Charente-Maritime ont donc organisé pour la première fois une Journée des chercheurs, de façon à faire le bilan du soutien financier de la Ligue et écouter une vingtaine d'entre eux présenter les programmes financés par la ligue. « En 2009, explique le docteur Le Treut, la ligue va donner 363 200 euros à 42 dossiers de recherche fondamentale pour la plupart et ce, principalement sur cinq thèmes : psychologie, hématologie, sarcomes, appareil digestif-foie, cerveau. »

Évaluation sur 36 mois

Marion Barrault est une des 20 scientifiques (lire l'encadré) à avoir présenté leur projet aux autres chercheurs et aux membres de la ligue. Responsable de l'unité de psychologie clinique de l'Institut Bergonié, elle propose de mener une étude longitudinale sur l'impact psychologique et familial lorsque a été détectée et annoncée chez l'un des membres de la famille une mutation génétique prédisposant à un cancer. « L'évaluation, explique la jeune femme, se fera sur 36 mois et par étapes, à 6 mois, à un an et demi, puis à 36 mois. Il s'agit de comprendre comme l'entourage familial arrive à prendre en charge et à réguler ses émotions, et quelles sont les répercussions sur le patient. »

Jean-Philippe Merlio (Bordeaux 2) travaille avec son équipe sur l'obtention de modèles expérimentaux de lymphomes cutanés par xénogreffe. le projet étant, à partir de 2 millimètres de biopsie cutanée, de développer des cellules qui, greffées sur des souris, permettront de rechercher les anomalies génétiques associées avec le développement de ces lymphomes cutanés.

Le docteur Jean Rosenbaum (Bordeaux 2) présente un nouveau marqueur du carcinome hépatocellulaire chez l'homme. Son équipe s'est déjà illustrée en septembre dernier en mettant en lumière le rôle de la reptine, une protéine qui existe dans le corps humain dans le cancer primitif du foie.

La reptine comme cible

« La reptine, explique Jean Rosenbaum, participe à la prolifération et à la survie de la cellule cancéreuse. à terme, la reptine pourrait servir de cible à de nouveaux traitements puisque nous avons constaté que la diminution de la quantité de reptine dans les cellules cancéreuses provoquait l'arrêt de la croissance des cellules puis leur mort. »

Enfin, David Cappellen (Bordeaux 2) est un nouveau venu à Bordeaux. Spécialisé dans la génétique et la biologie des tumeurs, il arrive de l'Institut Gustave-Roussy et observe le dérèglement de certains gènes dans les leucémies et les lymphomes.