Salles de "shoot"
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Salles de "shoot"
Bonjour les files,
Si cela vous interesse voici un texte concernant les salles pour toxicomanes et des questions sur le texte:
L'ouverture de salles pour toxicomanes continue de faire débat en France. Chez nos voisins helvétiques, l'expérience a commencé il y a vingt ans. Et le bilan est franchement positif.
A Genève, le rendez-vous des toxicomanes n'est pas un parc, une cage d'escalier ou des toilettes publiques. Leur quartier général est un gros cube design, couleur vert pomme, situé derrière la gare de Cornavin. A l'intérieur du "Quai 9", le visiteur découvre une pièce claire, équipée de jolies tables en bois et d'ordinateurs connectés. La "salle de consommation" se trouve au fond. Elle est pourvue de matériel propre permettant l'injection, le sniff ou l'inhalation de cocaïne ou d'héroïne. L'entrée est libre, à condition, pour l'usager, de rester calme, de respecter les règles d'hygiène et d'amener sa propre substance.
Ouvert en 2001, l'endroit est fréquenté par une centaine de personnes chaque jour, dont une majorité d'accros à l'héroïne. "Je viens depuis le début, parce que les accessoires sont stérilisés et que les employés nous aident en cas d'overdose, raconte un habitué de 34 ans. Ici, nous ne sommes plus considérés comme des toxicos dangereux, mais comme des êtres humains et des gens malades."
Prévention, thérapie et répression
Géré par l'association Première Ligne, le Quai 9 est l'une des treize salles d'injection en Suisse. Elle fait partie du dispositif dit de "réduction des risques", au même titre que les distributions de seringues ou les prescriptions d'héroïne. Ces mesures forment le quatrième pilier d'une stratégie nationale qui en comprend trois autres: prévention, thérapie et répression.
"Jusque dans les années 1950, la Suisse avait pour paradigme l'abstinence, avec le but affiché de construire une société sans drogues, rappelle Daniel Kübler, spécialiste du sujet à l'université de Zurich. Tout a changé à la fin de la décennie 1980, lorsque le marché de la drogue a explosé. A Berne et à Zurich, les habitants passaient tous les jours dans des parcs infestés de seringues. Puis le virus du sida a débarqué." Les politiques s'unissent alors pour trouver des solutions pragmatiques. Le premier centre d'injection du pays naît à Berne, en 1986, avec un principe clair: la police n'y arrêtera pas ses visiteurs, sauf en cas de deal avéré.
Des résultats spectaculaires
Entre 1991 et 2009 on observe un recul de 80 % de la mortalité due au sida chez les toxicomanes
Vingt ans plus tard, les résultats - issus d'évaluations annuelles pointilleuses - sont spectaculaires. Les décès par overdose ont été divisés par deux entre 1991 et 2009. Sur cette même période, on observe un recul de 80 % de la mortalité due au sida chez les toxicomanes. La "petite criminalité liée à la consommation de drogue" a été réduite de 70 %. L'âge moyen des dépendants a légèrement augmenté, et ils sont de plus en plus nombreux à suivre un traitement de substitution. Les cas de dépendance sévère, eux, ont baissé de 10 000.
La Suisse (7 484 000 habitants) compte près de 22 000 héroïnomanes, contre 150 000 en France (64 500 000 habitants).
Des structures qui font consensus
"C'est plus qu'une question de chiffres, note Christophe Mani, directeur du Quai 9. Nous formons une passerelle entre les victimes de la drogue et les institutions médico-sociales. Une association d'Annemasse [Haute-Savoie] vient même une fois par semaine pour rencontrer des usagers français !" Le voisinage a cessé ses récriminations. Un garde de sécurité est toujours présent sur place et quelques habitués ramassent quotidiennement les seringues qui traînent dans le quartier.
Voilà quelques mois, le Mouvement citoyens genevois (MCG), un parti populiste local, accusait pourtant le Quai 9 d'attirer les trafics et les étrangers marginaux. "Le deal existe depuis des années dans le quartier, réplique Christophe Mani. Même si la police intervient, nous ne pouvons pas empêcher que les gens se rencontrent."
Malgré les attaques du MCG, les "salles de shooting" font l'objet d'un consensus. En 1997, une initiative visant à les interdire avait été rejetée à 70 % par référendum. Seuls les Lausannois ont refusé leur installation dans le canton de Vaud, en 2007.
Un modèle pour l'Europe
Mais les centres de consommation supervisés ne mettent pas fin à tous les problèmes. "La transmission de l'hépatite B et C dans le milieu est toujours forte, explique Jean-Pierre Gervasoni, chef de la clinique de médecine sociale et préventive à Lausanne. Par ailleurs, ces centres concernent surtout les consommateurs d'opiacés et n'ont aucun impact sur le marché du cannabis ou autres. C'est pourquoi nous progressons vers une politique plus globale."
Forte de cette expérience, la Suisse fait aujourd'hui figure d'exemple. "Nous sommes en contact avec de nombreux experts européens, explique Thomas Egli, responsable du département de réduction des risques à l'Office fédéral de la santé publique. L'une de nos spécialistes a participé à l'étude de l'Inserm qui a lancé le débat en France. En revanche, nous n'avons pas été sollicités par des politiques français."
Des expériences au niveau local?
Les "salles de shooting" suisses sont-elles transposables dans l'Hexagone? Xavier Laqueille, chef du service d'addictologie à l'hôpital Sainte-Anne (Paris), a des doutes. "La politique française de substitution et de distribution de seringues a été très efficace, note le spécialiste. Il serait dommage de dépenser de l'argent pour ces centres alors que nous manquons cruellement de budget pour hospitaliser les toxicomanes..."
Aux yeux de Frank Zobel, analyste des politiques de la drogue à l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, ces salles n'auraient qu'un impact limité sur le nombre d'héroïnomanes en France. "Mais cela ne veut pas dire qu'il faut enterrer l'idée, ajoute l'expert, car ces salles aident les gens et sécurisent les zones fréquentées par les toxicomanes. Au lieu de se lancer dans un débat national, peut-être faudrait-il d'abord faire quelques expériences au niveau local, par exemple à Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux."
question 1: Dégagez les idées essentielles de l'article.
question 2: Expliquez pourquoi les salles de shoot font débat en France
question 3: Expliquez pourquoi les toxixomanes représentent une menace de santé publique.
Si cela vous interesse voici un texte concernant les salles pour toxicomanes et des questions sur le texte:
L'ouverture de salles pour toxicomanes continue de faire débat en France. Chez nos voisins helvétiques, l'expérience a commencé il y a vingt ans. Et le bilan est franchement positif.
A Genève, le rendez-vous des toxicomanes n'est pas un parc, une cage d'escalier ou des toilettes publiques. Leur quartier général est un gros cube design, couleur vert pomme, situé derrière la gare de Cornavin. A l'intérieur du "Quai 9", le visiteur découvre une pièce claire, équipée de jolies tables en bois et d'ordinateurs connectés. La "salle de consommation" se trouve au fond. Elle est pourvue de matériel propre permettant l'injection, le sniff ou l'inhalation de cocaïne ou d'héroïne. L'entrée est libre, à condition, pour l'usager, de rester calme, de respecter les règles d'hygiène et d'amener sa propre substance.
Ouvert en 2001, l'endroit est fréquenté par une centaine de personnes chaque jour, dont une majorité d'accros à l'héroïne. "Je viens depuis le début, parce que les accessoires sont stérilisés et que les employés nous aident en cas d'overdose, raconte un habitué de 34 ans. Ici, nous ne sommes plus considérés comme des toxicos dangereux, mais comme des êtres humains et des gens malades."
Prévention, thérapie et répression
Géré par l'association Première Ligne, le Quai 9 est l'une des treize salles d'injection en Suisse. Elle fait partie du dispositif dit de "réduction des risques", au même titre que les distributions de seringues ou les prescriptions d'héroïne. Ces mesures forment le quatrième pilier d'une stratégie nationale qui en comprend trois autres: prévention, thérapie et répression.
"Jusque dans les années 1950, la Suisse avait pour paradigme l'abstinence, avec le but affiché de construire une société sans drogues, rappelle Daniel Kübler, spécialiste du sujet à l'université de Zurich. Tout a changé à la fin de la décennie 1980, lorsque le marché de la drogue a explosé. A Berne et à Zurich, les habitants passaient tous les jours dans des parcs infestés de seringues. Puis le virus du sida a débarqué." Les politiques s'unissent alors pour trouver des solutions pragmatiques. Le premier centre d'injection du pays naît à Berne, en 1986, avec un principe clair: la police n'y arrêtera pas ses visiteurs, sauf en cas de deal avéré.
Des résultats spectaculaires
Entre 1991 et 2009 on observe un recul de 80 % de la mortalité due au sida chez les toxicomanes
Vingt ans plus tard, les résultats - issus d'évaluations annuelles pointilleuses - sont spectaculaires. Les décès par overdose ont été divisés par deux entre 1991 et 2009. Sur cette même période, on observe un recul de 80 % de la mortalité due au sida chez les toxicomanes. La "petite criminalité liée à la consommation de drogue" a été réduite de 70 %. L'âge moyen des dépendants a légèrement augmenté, et ils sont de plus en plus nombreux à suivre un traitement de substitution. Les cas de dépendance sévère, eux, ont baissé de 10 000.
La Suisse (7 484 000 habitants) compte près de 22 000 héroïnomanes, contre 150 000 en France (64 500 000 habitants).
Des structures qui font consensus
"C'est plus qu'une question de chiffres, note Christophe Mani, directeur du Quai 9. Nous formons une passerelle entre les victimes de la drogue et les institutions médico-sociales. Une association d'Annemasse [Haute-Savoie] vient même une fois par semaine pour rencontrer des usagers français !" Le voisinage a cessé ses récriminations. Un garde de sécurité est toujours présent sur place et quelques habitués ramassent quotidiennement les seringues qui traînent dans le quartier.
Voilà quelques mois, le Mouvement citoyens genevois (MCG), un parti populiste local, accusait pourtant le Quai 9 d'attirer les trafics et les étrangers marginaux. "Le deal existe depuis des années dans le quartier, réplique Christophe Mani. Même si la police intervient, nous ne pouvons pas empêcher que les gens se rencontrent."
Malgré les attaques du MCG, les "salles de shooting" font l'objet d'un consensus. En 1997, une initiative visant à les interdire avait été rejetée à 70 % par référendum. Seuls les Lausannois ont refusé leur installation dans le canton de Vaud, en 2007.
Un modèle pour l'Europe
Mais les centres de consommation supervisés ne mettent pas fin à tous les problèmes. "La transmission de l'hépatite B et C dans le milieu est toujours forte, explique Jean-Pierre Gervasoni, chef de la clinique de médecine sociale et préventive à Lausanne. Par ailleurs, ces centres concernent surtout les consommateurs d'opiacés et n'ont aucun impact sur le marché du cannabis ou autres. C'est pourquoi nous progressons vers une politique plus globale."
Forte de cette expérience, la Suisse fait aujourd'hui figure d'exemple. "Nous sommes en contact avec de nombreux experts européens, explique Thomas Egli, responsable du département de réduction des risques à l'Office fédéral de la santé publique. L'une de nos spécialistes a participé à l'étude de l'Inserm qui a lancé le débat en France. En revanche, nous n'avons pas été sollicités par des politiques français."
Des expériences au niveau local?
Les "salles de shooting" suisses sont-elles transposables dans l'Hexagone? Xavier Laqueille, chef du service d'addictologie à l'hôpital Sainte-Anne (Paris), a des doutes. "La politique française de substitution et de distribution de seringues a été très efficace, note le spécialiste. Il serait dommage de dépenser de l'argent pour ces centres alors que nous manquons cruellement de budget pour hospitaliser les toxicomanes..."
Aux yeux de Frank Zobel, analyste des politiques de la drogue à l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, ces salles n'auraient qu'un impact limité sur le nombre d'héroïnomanes en France. "Mais cela ne veut pas dire qu'il faut enterrer l'idée, ajoute l'expert, car ces salles aident les gens et sécurisent les zones fréquentées par les toxicomanes. Au lieu de se lancer dans un débat national, peut-être faudrait-il d'abord faire quelques expériences au niveau local, par exemple à Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux."
question 1: Dégagez les idées essentielles de l'article.
question 2: Expliquez pourquoi les salles de shoot font débat en France
question 3: Expliquez pourquoi les toxixomanes représentent une menace de santé publique.
sylvie2805- Surmotivé(e) par le forum
- Messages : 402
Date d'inscription : 20/07/2010
Age : 52
Localisation : montataire près deCreil/Chantilly
Re: Salles de "shoot"
Merci!!! Au boulot.....
clea6677- Surmotivé(e) par le forum
- Messages : 494
Date d'inscription : 06/12/2010
Age : 47
Re: Salles de "shoot"
de rien les filles, c'est avec plaisir!
sylvie2805- Surmotivé(e) par le forum
- Messages : 402
Date d'inscription : 20/07/2010
Age : 52
Localisation : montataire près deCreil/Chantilly
Re: Salles de "shoot"
Merci à toi pour ce sujet.
J'en avait djà entendu parlé , sa me permettra d'en connaitre un peu plus sur ce sujet
J'en avait djà entendu parlé , sa me permettra d'en connaitre un peu plus sur ce sujet
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