Est-il prouvé que le vin est bon pour la santé ?
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Est-il prouvé que le vin est bon pour la santé ?
Le Pr Jean-Claude Stoclet, pharmacologue (Strasbourg) et membre de l'Académie nationale de pharmacie, répond à la question d'un internaute.
Il est aujourd'hui communément admis qu'une consommation modérée mais régulière de vin rouge (un ou deux verres par jour) protège contre les maladies cardiovasculaires. C'est le fameux «paradoxe français», qui défraie la chronique depuis bientôt quarante ans. Les anciens, déjà, disaient que «le bon vin réjouit le cœur de l'homme» («Bonum vinum laetificat cor hominis» Ecclésiaste XL, 20) tout en recommandant la sagesse dans la ligne suivante.
Plus près de nous, Louis Pasteur n'hésitait pas à affirmer que «le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit». Pourtant, les effets délétères de l'alcool sont bien établis. Le vin ferait-il exception parmi les boissons alcoolisées, ou serait-ce la façon de boire «à la française», modérément mais régulièrement, qu'il faut incriminer ?
De nombreuses enquêtes épidémiologiques aux résultats généralement convergents confortent l'hypothèse d'un effet protecteur du vin rouge, que ne partageraient pas les autres boissons alcoolisées, se traduisant principalement par une diminution de la pression artérielle et des risques d'accidents vasculaires cérébraux et cardiaques.
Mais les essais cliniques à long terme qui permettraient de tirer des conclusions définitives sur les effets d'une consommation modérée de vin sont pratiquement impossibles à réaliser. Compte tenu de l'évolution très lente des maladies cardiovasculaires, il faudrait en effet imposer pendant des années un régime strictement contrôlé à un très grand nombre de volontaires, répartis entre témoins et traités, afin que les comparaisons soient statistiquement valides.
Expérimentations incomplètes
Outre l'alcool, le vin contient des polyphénols, parmi lesquels les composés qui donnent sa couleur au vin rouge, capables semble-t-il de protéger l'organisme contre les effets délétères du «stress oxydant», un phénomène d'oxydation des composés intracellulaires qui augmente avec l'âge et intervient dans les maladies chroniques liées au vieillissement.
Les polyphénols du vin, ou leur association avec de faibles doses d'alcool, peuvent donc participer aux effets protecteurs du vin sur le système cardiovasculaire. Toutefois ces conclusions sont tirées d'expérimentations sur cellules ou sur l'animal, ou d'essais cliniques à court terme. De nombreuses questions scientifiques subsistent quant à l'absorption digestive et le sort dans l'organisme de ces polyphénols.
D'autre part, ces polyphénols se retrouvent dans d'autres aliments : ils sont en quantités importantes dans certains jus de raisins rouges, mais aussi dans les fruits rouges, dans certains légumes et certains fruits, dans le thé et le cacao, avec les mêmes effets protecteurs.
Mais on constate aussi que la plus faible mortalité cardiovasculaire est observée essentiellement dans le sud de la France et dans d'autres pays méditerranéens ; or, le vin y est en concurrence avec les composants de la cuisine traditionnelle de ces régions, les fruits et les légumes, sans oublier l'huile d'olive.
Compte tenu des nombreuses incertitudes qui subsistent sur les effets possiblement bénéfiques du vin, à opposer aux effets délétères bien établis de l'alcool, il serait donc imprudent de recommander la consommation régulière de vin, même en quantité modérée, pour une autre raison que le plaisir qu'on prend à le déguster avec sagesse.
Lefigaro.fr
Il est aujourd'hui communément admis qu'une consommation modérée mais régulière de vin rouge (un ou deux verres par jour) protège contre les maladies cardiovasculaires. C'est le fameux «paradoxe français», qui défraie la chronique depuis bientôt quarante ans. Les anciens, déjà, disaient que «le bon vin réjouit le cœur de l'homme» («Bonum vinum laetificat cor hominis» Ecclésiaste XL, 20) tout en recommandant la sagesse dans la ligne suivante.
Plus près de nous, Louis Pasteur n'hésitait pas à affirmer que «le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit». Pourtant, les effets délétères de l'alcool sont bien établis. Le vin ferait-il exception parmi les boissons alcoolisées, ou serait-ce la façon de boire «à la française», modérément mais régulièrement, qu'il faut incriminer ?
De nombreuses enquêtes épidémiologiques aux résultats généralement convergents confortent l'hypothèse d'un effet protecteur du vin rouge, que ne partageraient pas les autres boissons alcoolisées, se traduisant principalement par une diminution de la pression artérielle et des risques d'accidents vasculaires cérébraux et cardiaques.
Mais les essais cliniques à long terme qui permettraient de tirer des conclusions définitives sur les effets d'une consommation modérée de vin sont pratiquement impossibles à réaliser. Compte tenu de l'évolution très lente des maladies cardiovasculaires, il faudrait en effet imposer pendant des années un régime strictement contrôlé à un très grand nombre de volontaires, répartis entre témoins et traités, afin que les comparaisons soient statistiquement valides.
Expérimentations incomplètes
Outre l'alcool, le vin contient des polyphénols, parmi lesquels les composés qui donnent sa couleur au vin rouge, capables semble-t-il de protéger l'organisme contre les effets délétères du «stress oxydant», un phénomène d'oxydation des composés intracellulaires qui augmente avec l'âge et intervient dans les maladies chroniques liées au vieillissement.
Les polyphénols du vin, ou leur association avec de faibles doses d'alcool, peuvent donc participer aux effets protecteurs du vin sur le système cardiovasculaire. Toutefois ces conclusions sont tirées d'expérimentations sur cellules ou sur l'animal, ou d'essais cliniques à court terme. De nombreuses questions scientifiques subsistent quant à l'absorption digestive et le sort dans l'organisme de ces polyphénols.
D'autre part, ces polyphénols se retrouvent dans d'autres aliments : ils sont en quantités importantes dans certains jus de raisins rouges, mais aussi dans les fruits rouges, dans certains légumes et certains fruits, dans le thé et le cacao, avec les mêmes effets protecteurs.
Mais on constate aussi que la plus faible mortalité cardiovasculaire est observée essentiellement dans le sud de la France et dans d'autres pays méditerranéens ; or, le vin y est en concurrence avec les composants de la cuisine traditionnelle de ces régions, les fruits et les légumes, sans oublier l'huile d'olive.
Compte tenu des nombreuses incertitudes qui subsistent sur les effets possiblement bénéfiques du vin, à opposer aux effets délétères bien établis de l'alcool, il serait donc imprudent de recommander la consommation régulière de vin, même en quantité modérée, pour une autre raison que le plaisir qu'on prend à le déguster avec sagesse.
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