Tout est dans la tête
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Tout est dans la tête
Il n'est là que depuis trois ans et pourtant il a déjà signé deux articles dans « Nature Neuroscience ». Pier Vincenzo Piazza, directeur du Neurocentre Magendie de Bordeaux, ne tarit pas d'éloges sur Giovanni Marsicano, transfuge de l'Institut Max-Planck, en Allemagne, un des « cerveaux » que la nouvelle stratégie de l'établissement girondin a permis de s'adjoindre.
Le jeune homme et l'équipe Avenir Inserm « Endocannabinoïdes et neuroadaptation », dont il est responsable, viennent en effet de démontrer que l'existence d'une différence de fonction d'une population de récepteurs du cerveau - jusqu'alors considérée comme homogène - pourrait permettre de mettre au point des médicaments plus spécifiques pour traiter les maladies du comportement alimentaire, telles que l'obésité.
Effets indésirables
« Quand un médicament agit sur le cerveau, qui est un organe très hétérogène, explique Pier Vincenzo Piazza, il agit sur des récepteurs distribués de façon très large, dans plusieurs structures du cerveau, et qui sont équipés de types de neurones très différents. On peut donc obtenir des effets positifs sur la maladie visée mais aussi des effets indésirables. »
L'équipe de Giovanni Marsicano, qui travaille sur les addictions alimentaires, a réussi à montrer que l'invalidation d'une minorité de récepteurs cannabinoïdes de type 1 (CB1) dans le cerveau, ceux présents sur la membrane des neurones excitateurs, réduit la prise alimentaire de souris soumises à un jeûne d'une journée.
En revanche, les souris mangent davantage si on enlève la majorité des mêmes récepteurs qui sont situés sur les neurones inhibiteurs. Les chercheurs ont ainsi pu vérifier que les récepteurs agissent en fonction des différents neurones qui les portent. De plus, ils ont aussi montré qu'en fonction de leur localisation, ces récepteurs ont des sensibilités différentes aux molécules pharmaco-logiques qui en modifient l'activité. On peut donc espérer le développement de médicaments plus spécifiques et plus efficaces.
Les déboires de l'Acomplia
Cette découverte peut mettre les chercheurs sur le chemin de la compréhension des effets secondaires d'un médicament utilisé dans le traitement de l'obésité (Acomplia), qui avait dû être retiré du marché après que l'on eut constaté la survenue d'effets secondaires sur l'humeur : anxiété, etc.
Ce médicament, fabriqué par Sanofi-Aventis, a été prescrit à quelque 700 000 patients - hormis aux États-Unis, où il n'avait pu obtenir son autorisation de mise sur le marché. En bloquant les récepteurs cannabinoïdes, l'Acomplia permettait d'agir sur les réserves de graisse, notamment abdominale.
Les autorités sanitaires européennes ont suspendu temporairement sa mise sur le marché en novembre 2008 après avoir constaté que le rapport bénéfice-risque était insuffisant en raison, notamment, des risques psychiatriques (dépression...) qu'il pouvait entraîner.
Cibler les bons récepteurs
Giovanni Marsicano estime donc que « les effets concomitants des antagonismes des récepteurs CB1 sur l'obésité, d'un côté, et l'humeur et l'anxiété, de l'autre, pourraient être liés à l'expression de ce récepteur dans de nombreuses régions du cerveau et dans divers types de neurones ».
Si l'équipe peut mettre au point des molécules capables de ne cibler que les récepteurs CB1 localisés sur des neurones spécifiques, elle pourrait permettre d'avoir moins d'effets secondaires.
Auteur : Hélène rouquette-valeins
Le sud ouest
Le jeune homme et l'équipe Avenir Inserm « Endocannabinoïdes et neuroadaptation », dont il est responsable, viennent en effet de démontrer que l'existence d'une différence de fonction d'une population de récepteurs du cerveau - jusqu'alors considérée comme homogène - pourrait permettre de mettre au point des médicaments plus spécifiques pour traiter les maladies du comportement alimentaire, telles que l'obésité.
Effets indésirables
« Quand un médicament agit sur le cerveau, qui est un organe très hétérogène, explique Pier Vincenzo Piazza, il agit sur des récepteurs distribués de façon très large, dans plusieurs structures du cerveau, et qui sont équipés de types de neurones très différents. On peut donc obtenir des effets positifs sur la maladie visée mais aussi des effets indésirables. »
L'équipe de Giovanni Marsicano, qui travaille sur les addictions alimentaires, a réussi à montrer que l'invalidation d'une minorité de récepteurs cannabinoïdes de type 1 (CB1) dans le cerveau, ceux présents sur la membrane des neurones excitateurs, réduit la prise alimentaire de souris soumises à un jeûne d'une journée.
En revanche, les souris mangent davantage si on enlève la majorité des mêmes récepteurs qui sont situés sur les neurones inhibiteurs. Les chercheurs ont ainsi pu vérifier que les récepteurs agissent en fonction des différents neurones qui les portent. De plus, ils ont aussi montré qu'en fonction de leur localisation, ces récepteurs ont des sensibilités différentes aux molécules pharmaco-logiques qui en modifient l'activité. On peut donc espérer le développement de médicaments plus spécifiques et plus efficaces.
Les déboires de l'Acomplia
Cette découverte peut mettre les chercheurs sur le chemin de la compréhension des effets secondaires d'un médicament utilisé dans le traitement de l'obésité (Acomplia), qui avait dû être retiré du marché après que l'on eut constaté la survenue d'effets secondaires sur l'humeur : anxiété, etc.
Ce médicament, fabriqué par Sanofi-Aventis, a été prescrit à quelque 700 000 patients - hormis aux États-Unis, où il n'avait pu obtenir son autorisation de mise sur le marché. En bloquant les récepteurs cannabinoïdes, l'Acomplia permettait d'agir sur les réserves de graisse, notamment abdominale.
Les autorités sanitaires européennes ont suspendu temporairement sa mise sur le marché en novembre 2008 après avoir constaté que le rapport bénéfice-risque était insuffisant en raison, notamment, des risques psychiatriques (dépression...) qu'il pouvait entraîner.
Cibler les bons récepteurs
Giovanni Marsicano estime donc que « les effets concomitants des antagonismes des récepteurs CB1 sur l'obésité, d'un côté, et l'humeur et l'anxiété, de l'autre, pourraient être liés à l'expression de ce récepteur dans de nombreuses régions du cerveau et dans divers types de neurones ».
Si l'équipe peut mettre au point des molécules capables de ne cibler que les récepteurs CB1 localisés sur des neurones spécifiques, elle pourrait permettre d'avoir moins d'effets secondaires.
Auteur : Hélène rouquette-valeins
Le sud ouest
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